La question de l'écriture dans l’œuvre de Jacques Derrida

Plante, Maxime (2017). « La question de l'écriture dans l’œuvre de Jacques Derrida » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en sémiologie.

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Résumé

La thèse porte sur la question de l'écriture dans l'œuvre du philosophe français Jacques Derrida (1930-2004). La recherche trouve son point de départ dans le problème que constitue l'interprétation de cette œuvre jugée « difficile » en raison de son caractère éclaté, voire hétérogène. En vertu de cet éclatement, aucun consensus ne s'est établi dans le monde universitaire quant à savoir quel était le sens primordial qui organisait cette œuvre et lui donnait sa cohérence. Ainsi, chaque discipline a interprété et utilisé l'œuvre de Derrida de façon unilatérale, chacune insistant sur la dimension de l'œuvre (le langage, la littérature, l'éthique, le droit, la traduction, etc.) qui l'interpellait plus directement. Les diverses interprétations de la pensée de Derrida se sont donc élaborées en vases clos et son œuvre n'a jusqu'ici été comprise que dans ses dimensions isolées, sans qu'on ait tenté de retrouver dans ses différents moments une cohérence d'ensemble et une unité générale intrinsèque. Face à ce problème qui mine la compréhension globale de la pensée de Derrida, la recherche pose une question qui doit permettre de se mettre en chemin vers une compréhension intégrale de l'œuvre. Pour atteindre cette compréhension, il faut demander quel est le problème fondamental par lequel se déploie et se radicalise la pensée de Derrida. La thèse développe l'idée selon laquelle la problématique fondamentale qui traverse et organise le développement de l'œuvre de Derrida est la question de l'écriture et que cette question tire sa provenance d'une réflexion non pas sémiologique, mais d'abord phénoménologique. On pourrait sans doute objecter qu'une distinction entre signe et écriture a peu de sens, et que la question du signe a traditionnellement toujours compris en son champ la question de l'écriture. C'est précisément cette indistinction qu'il faut d'abord contester et problématiser si l'on souhaite ensuite pouvoir accéder à la problématique propre de l'œuvre de Derrida. La thèse est divisée en quatre parties. La première a un caractère préparatoire en ce sens qu'elle installe les prémisses et introduit les motifs préalables aux chapitres subséquents. Ce mouvement préliminaire s'exerce à partir de la sémiologie en vue de faire émerger la pertinence d'une distinction entre signe et écriture à travers deux axes fondamentaux : l'indissociabilité de la pensée et du signe et l'identité des conditions de possibilité – et de constitution – de la signification et de la pensée. La seconde partie condense ces deux axes dans ce que nous avons choisi de nommer une doctrine de l'extériorisation. La thèse montre comment une telle doctrine apparaît avec clarté dans les premières phénoménologies. À cette fin sont étudiées deux œuvres (Husserl, Hegel) qui témoignent de façon exemplaire de l'importance du processus d'extériorisation dans la constitution de la pensée et de la manière dont l'écriture apparaît à la fois la plus efficace et la plus dangereuse dans le cadre de ce processus de constitution. La troisième partie étudie le motif fondamental de la répression de l'écriture et le situe dans le privilège accordé à la présence comme détermination ultime de l'être. La thèse explicite la validité historiale de cette proposition heideggérienne reprise de façon décisive par Derrida. Le mouvement d'éclipse de l'être, tel qu'il est révélé par le parcours heideggérien, est mis en évidence pour servir de support analogique à la pensée de l'écriture chez Derrida. La dernière partie effectue un retour vers la pensée de Derrida elle-même en montrant comment chez lui l'écriture devient le lieu de la condensation de problèmes phénoménologiques majeurs (présence, conscience, origine, temps, intersubjectivité, langage, etc.) et l'analogie permettant de décrire le processus de formation de la forme ou de la structuration de la phénoménalité. Par-là, il s'agit de penser les conditions d'apparition et le coup d'envoi de l'origine. Cette partie suit la radicalisation de cette pensée liminologique en explicitant la nécessité interne par laquelle la problématique initialement « théorique » de l'écriture appelle jusqu'à la transformation de la pratique de l'écriture philosophique et non plus seulement celle de ses concepts. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jacques Derrida, écriture, différance, déconstruction, phénoménologie, Martin Heidegger.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Olivier, Lawrence
Mots-clés ou Sujets: Jacques Derrida / Écriture / Phénoménologie
Unité d'appartenance: Faculté de communication
Faculté des arts > Département d'histoire de l'art
Faculté des arts > Département d'études littéraires
Faculté des sciences humaines > Département de philosophie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 06 oct. 2017 08:50
Dernière modification: 06 oct. 2017 08:50
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10463

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