Les relations chercheurs-praticiens comme déterminant de l'utilisation des connaissances issues des recherches : étude dans le domaine des sciences humaines et sociales

Gervais, Mathieu-Joël (2017). « Les relations chercheurs-praticiens comme déterminant de l'utilisation des connaissances issues des recherches : étude dans le domaine des sciences humaines et sociales » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

La présente thèse, composée de cinq chapitres, vise à opérationnaliser le concept de relations chercheurs-praticiens et à comprendre le rôle qu'occupe cette variable afin d'expliquer l'utilisation des connaissances issues des recherches en sciences humaines et sociales. Malgré une volonté croissante des milieux de la recherche et des organismes subventionnaires d'augmenter l'utilisation des connaissances issues des recherches en sciences humaines et sociales, un écart persiste entre la production de données probantes et leur utilisation dans les milieux de pratique (Dagenais et al., 2012; Lysenko et al., 2014; Morton, 2015). Dans plusieurs études, les relations chercheurs-praticiens apparaissent comme le facteur le plus important afin de favoriser l'utilisation des connaissances issues des recherches en sciences humaines et sociales (Chagnon et al., 2008; Cousin & Leithwood, 1993; Innvaer et al., 2002; Landry, Amara, & Lamari, 2001; Oliver, Lorenc, & Innvrer, 2014; Palinkas et al., 2009). Cependant, on comprend encore mal comment les relations entre chercheurs et praticiens influencent l'utilisation des connaissances et il existe peu d'instruments valides afin de mesurer adéquatement ce concept. Le premier chapitre de la thèse présente une recension générale des écrits ayant servi de matériel réflexif pour la réalisation de la thèse. D'abord, les concepts de « connaissances issues des recherches » et « utilisation des connaissances » seront définis. Par la suite, bien qu'il existe une multitude de déterminants de l'utilisation des connaissances issues des recherches en sciences humaines et sociales, cette thèse met l'emphase sur un de ceux-ci : les relations chercheurs-praticiens. Le choix d'étudier les relations chercheurs-praticiens parmi l'ensemble des déterminants nommés dans la littérature sera justifié. Deux enjeux liés à l'étude des relations chercheurs-praticiens seront ensuite abordés (1) l'absence d'un cadre conceptuel basé sur des fondements théoriques solides afin d'opérationnaliser le concept de relations chercheurs-praticiens; (2) le besoin de mieux comprendre comment et pourquoi l'établissement et le maintien de ces relations favorisent l'utilisation des connaissances issues des recherches en sciences humaines et sociales. Les objectifs de la thèse, qui découlent des deux enjeux décrits précédemment, ainsi que les principales étapes de réalisation de la thèse seront également présentés. Le détail de chacune des phases de réalisation de la thèse fait l'objet d'un article distinct. Au total, trois articles seront présentés. Les deuxième, troisième et quatrième chapitres de la thèse contiennent les trois articles de la thèse. Un premier article vise à proposer un cadre conceptuel illustrant trois dimensions des relations chercheurs-praticiens. Actuellement, plusieurs modèles théoriques mettant à profit la stratégie de partenariat afin d'augmenter l'utilisation des connaissances issues des recherches (p.ex. Cousin & Leithwood, 1993; Huberman, 1990; Kramer & Wells, 2005; Mohrman & Shani, 2008) ou pour décrire les dynamiques du partenariat dans le domaine des sciences humaines et sociales (p.ex. Cherney, 2015; Palinkas et al., 2009; Reback et al., 2002; Wathen et al., 2011) ont été développés. Parallèlement, des recherches empiriques ont également porté sur l'étude du capital relationnel afin de formaliser le concept de relations chercheurs-praticiens et de mieux comprendre son influence sur l'utilisation des connaissances. Plusieurs indicateurs ont servi à mesurer le capital relationnel, tels que la fréquence des contacts entre chercheurs et utilisateurs (Bédard & Ouimet, 2012; Belkhodja et al., 2007; Dagenais et al., 2008; Jibilou, Amara, & Landry, 2007; Ouimet et al., 2009), la connaissance personnelle des chercheurs (Landry et al., 2000), ainsi que l'expérience qu'ont les acteurs dans des activités d'échange, de diffusion et d'utilisation des connaissances (Chagnon et al., 2010). Malgré ces avancées, il n'existe, à notre connaissance, aucun cadre conceptuel basé sur des fondements théoriques solides pouvant servir à opérationnaliser le concept de relations chercheurs-praticiens. En se basant sur le capital social comme assise théorique, l'article 1 propose un cadre conceptuel illustrant trois grandes dimensions des relations chercheurs-praticiens : structurelle, relationnelle et cognitive. En s'appuyant sur l'analyse de contenu dirigée (« directed content analysis », Hsieh & Shannon, 2005), l'article 2 a pour objectif de valider le cadre conceptuel développé à l'article 1. Pour ce faire, une étude qualitative auprès de chercheurs (N=12) et partenaires des milieux de pratique (N=24) travaillant dans le domaine des sciences humaines et sociales a été effectuée. D'une part, les résultats issus de l'article 2 ont permis une première opérationnalisation des différentes dimensions (structurelle, relationnelle, cognitive) des relations chercheurs-praticiens. Plus spécifiquement, ont été développées cinq catégories conceptuelles, une définition de chacune de celles-ci, ainsi que leur lien avec les trois dimensions des relations chercheurs-pratique telles que conceptualisées dans l'article 1. Les résultats issus des analyses qualitatives ont également montré que les relations chercheurs-praticiens favorisent l'utilisation des connaissances issues des recherches par leur effet positif sur l'accès, la crédibilité et la compréhension de ces connaissances. En bref, l'article 2 présente une première articulation de la façon dont les relations chercheurs-praticiens peuvent être opérationnalisées et des mécanismes par lesquels ces relations influencent l'utilisation des connaissances issues des recherches en sciences humaines et sociales. L'article 3 vise à parfaire cette articulation par le biais d'une étude quantitative réalisée auprès de 106 chercheurs et 63 partenaires des milieux de pratique. Un premier objectif de cette étude a été le développement et la validation d'un instrument de mesure des relations chercheurs-praticiens selon trois dimensions (structurelle, relationnelle, cognitive). Pour ce faire, nous nous sommes basés sur les cinq catégories conceptuelles développées dans l'article 2 pour en faire l'opérationnalisation en 21 énoncés des relations chercheurs-praticiens. La validation de construit de cette échelle selon trois dimensions s'est effectuée par le biais d'analyses factorielles exploratoires et confirmatoires. Un deuxième objectif de l'étude 3 était d'examiner la validité prédictive de ces trois dimensions des relations chercheurs-praticiens sur (a) la pertinence des connaissances issues d'un projet recherche, soit l'accès, la crédibilité et la compréhension de ces connaissances, ainsi que sur (b) l'utilisation des connaissances issues d'un projet recherche. En ce sens, les résultats ont permis de confirmer que les relations chercheurs-praticiens favorisent l'utilisation des connaissances issues des recherches par leur effet positif sur l'accès, la crédibilité et la compréhension de ces connaissances. Finalement, le cinquième et dernier chapitre de cette thèse a comme objectif de discuter de la contribution scientifique et pratique des trois articles présentés. Ce chapitre vise à aborder les implications théoriques et empiriques des diverses études composant cette thèse ainsi que des recherches futures qui en découlent. Il s'en suit une discussion des implications pratiques et des limites reliées aux différentes études présentées. Finalement, une courte conclusion est présentée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cadre conceptuel, Indicateurs, Relations chercheurs-praticiens, Sciences humaines et sociales, Théorie du capital social, Utilisation des connaissances issues des recherches, Validation d'un instrument de mesure

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Houlfort, Nathalie
Mots-clés ou Sujets: Gestion des connaissances / Relations chercheurs-praticiens / Transfert d'apprentissage / Recherche / Sciences humaines / Sciences sociales / Construction d'une échelle
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 25 janv. 2018 11:24
Dernière modification: 25 janv. 2018 11:24
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10872

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