La responsabilité sociale des entreprises dans le secteur public : le cas des entreprises publiques

Tirilly, Mickaël (2018). « La responsabilité sociale des entreprises dans le secteur public : le cas des entreprises publiques » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en administration.

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Résumé

Notre recherche traite de l'appropriation de la responsabilité sociale d'entreprise (RSE) par les sociétés d'État provinciales ontariennes et québécoises. Elle représente une porte d'entrée à la compréhension du phénomène de responsabilité sociale dans le secteur public. Pour des raisons de compétitivité et de légitimité, les entreprises adoptent des stratégies de RSE. Les secteurs publics et privés connaissent un développement des démarches et stratégies de RSE à des degrés divers. Or, peu de travaux dans la littérature traitent de la mise en place de la RSE dans les sociétés d'État, et nous cherchons à briser l'isolement de ce terrain de recherche hors du débat sur la RSE. La littérature sur la responsabilité sociale des sociétés d'État est restreinte bien que le secteur public représente au niveau mondial 40% de l'activité économique. Les sociétés d'État, soit des entreprises sous contrôle gouvernemental, sont considérées comme des « organisations hybrides ». Les éléments distinctifs des organisations hybrides concernent la mission duale et les logiques institutionnelles conflictuelles. L'intérêt empirique est ici de saisir les logiques d'action et de comprendre les caractéristiques contextuelles spécifiques afin d'appréhender l'appropriation de la RSE dans des entreprises hybrides. Répondre à la question de l'appropriation de la RSE dans les sociétés d'État porte un intérêt théorique : il est intéressant de comprendre en quoi les entreprises publiques se différencient des autres organisations (économie sociale, entreprises privées...) en matière de RSE. De plus, en précisant les mécanismes d'interprétation et d'intégration des principes du développement durable, notre recherche permet de comprendre les mécanismes contribuant à l'institutionnalisation du développement durable dans l'administration publique. Enfin, l'intégration d'un objet de gestion multifacette (la RSE) dans des pratiques organisationnelles jonglant entre plusieurs logiques peut nous permettre de saisir les défis de la gestion et d'élargir la connaissance sur les mécanismes à l'œuvre dans la gestion des dilemmes par les organisations hybrides. Le concept de responsabilité sociale et les particularités des sociétés d'État sont présentés dans un premier temps pour ensuite explorer les déterminants, le contenu et les dispositifs d'appropriation de la RSE et de mise en œuvre de leurs stratégies sociétales. Pour explorer ces déterminants, contenus et dispositifs, les concepts issus de la théorie néo-institutionnaliste « étendue » (Leca, 2006) seront mobilisés pour développer un cadre conceptuel. Pour répondre à ces questions, une approche méthodologique inductive nous a permis de comprendre un phénomène récent encore peu exploré. Notre étude de cas comparative, composée de seize entrevues avec des gestionnaires et de rapports officiels émanant de ces quatre sociétés d'État Ontariennes et Québécoises, met en lumière que l'appropriation de la RSE est déterminée par des facteurs politiques et sociétaux qui amènent une société d'État à s'engager dans une démarche de gestion responsable. Ces forces coercitives ou normatives (les lois et la légitimité sociale) et des facteurs plus particuliers aux sociétés d'État (mandats constitutifs et les attentes du gouvernement) contribuent également à déclencher et structurer les stratégies de responsabilité sociale des sociétés d'État. Ces politiques de responsabilité sociale pour être intégrées dans la stratégie de l'entreprise publique se développent en trois phases. L'improvisation tactique, amène aux sociétés d'État de développer un ensemble peu cohérent de programmes et des objectifs de responsabilité sociale, cette dernière étant reformulée comme une urgence ou une obligation. À la seconde étape, le bricolage organisationnel, les responsables RSE mobilisent les outils à leurs dispositions pour recombiner les logiques institutionnelles en présence, en bricolant un objet-frontière qui est approprié par les membres organisationnels par des processus de traduction et de simplification pragmatique. La troisième étape, l'intégration stratégique, la responsabilité sociale est planifiée et s'intègre dans le modèle d'affaires de la société d'État. Ce processus d'appropriation conduit à construire deux types différenciés de stratégies de responsabilité sociale. Le premier type, la stratégie émergente sélective, s'aligne sur le mandat gouvernemental et les domaines d'action prioritaires de la stratégie sont en lien avec ce mandat. Le second type, la stratégie émergente parallèle, offre une vision plus globale de la responsabilité sociale comme une contribution au développement durable, souvent définie en parallèle du mandat gouvernemental. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : responsabilité sociale de l'entreprise, développement durable, société d'État, théorie néo-institutionnaliste, appropriation par le bricolage.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Pasquero, Jean
Mots-clés ou Sujets: Responsabilité sociale des entreprises / Développement durable / Entreprises publiques / Québec (Province) / Ontario
Unité d'appartenance: École des sciences de la gestion
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 17 mai 2018 13:05
Dernière modification: 17 mai 2018 13:05
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/11274

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