Fonds souverains, gouvernance d'entreprise et coût de la dette obligataire : analyse internationale

Ouni, Zeineb (2018). « Fonds souverains, gouvernance d'entreprise et coût de la dette obligataire : analyse internationale » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en administration.

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Résumé

Ces dernières années, les fonds souverains sont devenus des acteurs majeurs de la finance internationale. Ce sont des représentants uniques du capitalisme d'État. En effet, ils reflètent le retour massif des gouvernements dans le paysage financier mondial après les vagues de privatisation. Cependant, ils sont toujours peu connus et mal compris. De plus, la recherche académique au sujet des fonds souverains reste encore limitée en raison de leur opacité et du manque de données à leur sujet. Les résultats des tests empiriques existants divergent et ne sont guère concluants. Pour certains, les fonds souverains sont bénéfiques et amènent aux firmes cibles de la stabilité financière. Pour d'autres par contre les fonds souverains représentent un risque pour la gouvernance des firmes, la stabilité des marchés financiers et la sécurité nationale des pays récipiendaires de leurs investissements, d'où la nécessité de réglementer leurs investissements. Ce débat continuel nous a amenée à nous intéresser au phénomène des fonds souverains. En effet, cette thèse, composée de trois chapitres, a pour objectif d'amener une meilleure compréhension du sujet et d'intervenir et participer dans le débat mondial de la réglementation des activités des fonds souverains. Le premier chapitre consiste en une présentation générale des fonds souverains. Nous avons abordé la difficulté d'avancer une définition des fonds souverains qui fasse consensus. De ce fait, il n'existe aucune estimation exacte de leur taille. Ainsi, et selon l'analyse de l'histoire de l'évolution de ces fonds, nous constatons que ces derniers trouvent leur origine dans les fonds de stabilisation. Les actifs de ces fonds sont fortement concentrés géographiquement et leurs sources de financement proviennent majoritairement de l'État. L'objectif de création le plus cité est la gestion des ressources non renouvelables des pays pour assurer la richesse des générations futures. Leur stratégie d'investissement a connu une transition décisive et s'oriente vers les produits financiers risqués avec un horizon d'investissement à long terme. Finalement, les fonds souverains restent majoritairement passifs et manquent de transparence. Le deuxième chapitre présente une revue de littérature au sujet des fonds souverains. Nous constatons que les études empiriques sont concentrées sur la relation entre les investissements des fonds souverains et la performance des firmes cibles. Les résultats sont incohérents. À court terme, les études évènementielles concluent une réaction majoritairement positive du marché des activités des fonds souverains. Cependant la réaction à long terme est très différente d'une étude à l'autre. D'autres chercheurs ont testés des déterminants des choix d'investissements des fonds souverains et trouvent que ces derniers préfèrent les grandes firmes étrangères qui ont des difficultés financières. De même ils ont une préférence d'investir dans les secteurs stratégiques surtout le secteur financier. Finalement, les relations politiques et culturelles entre les pays acquéreurs et les pays des firmes cibles jouent un rôle important dans les choix d'investissement des fonds souverains. Dans le troisième chapitre, nous examinons l'impact des investissements des fonds souverains sur le coût de la dette obligataire dans un cadre d'analyse international. Nous avons identifié plusieurs mécanismes par lesquels les fonds souverains peuvent influencer la perception des obligataires : la surveillance active; l'interférence politique et l'expropriation des créanciers; la passivité actionnariale; la garantie implicite du gouvernement et la stabilité financière. Les résultats de notre étude montrent que les prises de participation des fonds souverains impactent positivement les primes de risque exigées par les obligataires. De plus, nous confirmons la domination de l'hypothèse de l'interférence politique en dehors des périodes de crise. Cependant, durant les périodes de récession l'hypothèse de la garantie implicite s'impose. Les tests de robustesse et les analyses approfondies appuient nos résultats et montrent que diverses caractéristiques des firmes cibles, des fonds souverains, des pays hôtes et des pays acquéreurs affectent la relation entre les investissements des fonds souverains et le coût des obligations. De même, les agences de notation réduisent les notes de crédit des firmes cibles des fonds souverains. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fonds souverains, capitalisme d'État, coût de la dette obligataire, gouvernance d'entreprise, structure de propriété, activisme actionnariat, interférence politique, expropriation, garantie implicite du gouvernement, notation financière.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Bernard, Prosper
Mots-clés ou Sujets: Fonds souverains / Gouvernement d'entreprise / Marché obligataire / Coût du capital
Unité d'appartenance: École des sciences de la gestion
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 23 juill. 2018 14:40
Dernière modification: 23 juill. 2018 14:40
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/11445

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