Pendant se taire ; suivi de Ce que je suis dans le noir

Readman-Prud'Homme, Camille (2018). « Pendant se taire ; suivi de Ce que je suis dans le noir » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Parfois ce qu’on pense se sépare de ce qu’on dit, parfois notre visage dit des choses que nous préférerions taire, parfois nous parlons en retard : en chacune de ces occasions, nous nous disloquons. Entre ce qui se manifeste en nous-mêmes, ce que nous montrons et ce qui est effectivement perçu se créent des écarts, que nous tendons toujours plus à taire qu’à expliciter. Ce mémoire en recherche-création cherche à comprendre comment et pourquoi, dans la parole, nous nous disloquons. En offrant d’une part la possibilité d’un temps différé – où parler en retard ne pose plus problème puisque le texte permet d’attendre que les phrases se déplient – et en consentant d’autre part à ce que le sujet de l’énonciation se manifeste par sa voix et quitte un peu son visage, l’écriture tend ici vers les situations où les choses se morcellent et n’apparaissent pas telles qu’elles étaient attendues. Le recueil de poèmes intitulé Pendant se taire, qui figure en première partie, réunit pour l’essentiel des poèmes en prose, où une phrase longue et décalée raconte les écarts qu’expérimente un sujet entre ce qui est montré / ce qui n’est pas vu, ce qui est dit / ce qui est pensé, ce qui était ressenti / ce qui est éprouvé dans le présent de l’énonciation. S’ajoutent également quelques sections en vers, qui plus que de dire le décalage, en intériorisent au contraire la souffrance ou la difficulté. Parallèlement au recueil, l’essai intitulé Ce que je suis dans le noir réfléchit à la déprise que permet l’écriture, en s’intéressant tout d’abord à ce qui, dans la vie quotidienne, amène les sujets que nous sommes à expérimenter une contrainte, un manque. Tout part de l'idée qu’il est plus difficile qu’on ne le croit de parler. À côté des faits, des choses advenues et attestées, les impressions et les souhaits semblent souvent imprécis, incertains, peu utiles : repoussé en marge de la parole ordinaire, le dire subjectif peine alors à trouver un espace d’énonciation. Or, dans cette limitation qui entraîne parfois au silence, le corps n’est pas silencieux ; il énonce des choses qui ne sont pourtant pas toujours celles qu’on aurait dites, et cela nous entraîne parfois à expérimenter un rapport de concurrence ou de décalage, sinon de contradiction, entre notre corps et notre parole. Dans ce contexte, que permet l’écriture? Il faudrait sans doute dire : une déprise du devenir-image, et une possibilité de nous manifester par la voix, échappant ainsi aux faux-semblants, aux obéissances et aux assignations. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : dislocation, corps, image, enfermement, voix, nuit, retard, décalage, écarts, parler/taire

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF / A.
Directeur de thèse: Lapierre, René
Mots-clés ou Sujets: Actes de parole dans la littérature / Langage du corps dans la littérature / Écriture / Poèmes en prose / Mémoires et thèses de création
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 23 mars 2021 13:03
Dernière modification: 23 mars 2021 13:03
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14122

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