Les rapports entre la création et la matière chez Gilles Deleuze

Hébert, David (2020). « Les rapports entre la création et la matière chez Gilles Deleuze » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en philosophie.

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Résumé

Le but de notre étude consiste à faire ressortir les différents rapports qu’il y a entre les notions de matière et de création dans la philosophie deleuzienne. Pour ce faire, nous approfondissons l’empirisme de Deleuze afin de mettre en lumière la conception de la matière qui s’y trouve. Chez lui, celle-ci se révèle sous l’aspect d’une multiplicité de forces indéterminées pouvant être senties par l’esprit, mais non perçues ni comprises par lui. C’est à titre dérivé que l’esprit, sous la lunette du bon sens générée par un travail de l’imagination, perçoit des formes dans la matière, ce qui lui permet de discerner en droit des états de choses dans le monde, qu’il comprend par le recours aux abstractions. Nous démontrons ainsi que l’empirisme deleuzien peut être divisé en deux revers : celui d’un empirisme des forces, où la matière s’inscrit comme un ensemble d’éléments bruts, factuels et présents dans une perspective ontologique; celui d’un empirisme des formes, où la matière se trouve découpée en droit, de manière fantaisiste et schématique, par un travail de l’imagination, donnant lieu à des représentations perceptibles et compréhensibles dans une perspective épistémologique. De ce dernier point de vue, il apparaît à l’esprit que, dans l’expérience, les états de choses matériels se meuvent sans cesse, parfois de façon ressemblante, puisqu’il en reconnaît certains par habitude – Deleuze affirmant par là qu’il y a dans la réalité empirique de la différenciation et de la répétition matérielle. Le tout nous amène à nous questionner sur la nature de la création de nouveauté dans la conception deleuzienne du monde. C’est en nous plongeant en dehors de l’empirisme que nous trouvons ce lieu où la création s’explique dans philosophie deleuzienne. En effet, nous nous tournons vers le plan transcendantal de la réalité, soit vers l’espace intensif que Deleuze décrit comme un lieu inscrit entre les éléments matériels, le transcendantal étant chez lui le lieu des relations immatérielles entre les forces matérielles. Ce dernier parle alors d’une structure idéelle, laquelle s’apparente à une mémoire ontologique au sein du monde, et inconsciente au sein de l’esprit. D’après lui, à l’instar du monde empirique, le plan transcendantal change sous l’influence du mouvement des forces matérielles, lesquelles se rencontrent sous le mode de l’affect. Ici, nous faisons ressortir un premier type de création chez Deleuze, soit ce que nous appelons la création-réelle, laquelle relève de la création d’idées et de relations sur le plan du transcendantal sous l’influence de la réalité matérielle. Puisqu’il est créé sous l’impact de la matière qui se différencie et qui se répète matériellement, l’ensemble des idées et des relations composant la structure du transcendantal se différentie et se répète spirituellement. Deleuze estime que la différentiation et, du même coup, la répétition spirituelle grouillent sous l’aspect d’un processus qui influe à son tour dans la réalité matérielle. Il s’ensuit dans sa pensée la création de mélanges de forces dans la matière, donnant lieu à la production de choses concrètes, d’individus et de tout ce qui relève des assemblages matériels, ce second type de création étant pour nous de l’ordre de la création-productive dans les forces matérielles. En parallèle, depuis la même structure transcendantale, l’imagination s’empare des idées et des relations pour tracer schématiquement sous leur influence des représentations formelles et abstraites, inventant sous le mode de la fantaisie des perceptions et des notions compréhensibles qui permettent à l’esprit de se repérer dans le monde. Nous considérons ce troisième type de création sous l’aspect d’une création-inventive, laquelle génère en droit de la fiction utile, mais éloignée des forces matérielles. Ainsi faisons-nous ressortir chez Deleuze les divers rapports entre la matière, qu’elle soit considérée au niveau de l’empirisme des forces ou au niveau de l’empirisme des formes, et la création, qu’elle soit réelle, productive ou inventive, l’ensemble de ces rapports se révélant complexe, puisqu’ils s’inscrivent dans plusieurs aspects de l’être, de la vie, de l’art, de la politique, de la philosophie et de bien d’autres domaines de l’existence. D’autant plus que la création de nouveauté dans la matière s’avère perpétuelle, le tout agissant à l’intérieur de ce que Deleuze considère sous l’aspect d’un « éternel retour » à la fois physique et métaphysique. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : matière, création, virtualité, imagination, esthétique, empirisme, transcendantalisme

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF / A.
Directeur de thèse: Djaballah, Marc
Mots-clés ou Sujets: Gilles Deleuze / Matière / Création / Empirisme
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de philosophie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 13 juill. 2021 12:18
Dernière modification: 13 juill. 2021 12:18
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14400

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