La performativité du féminin dans l'écriture d'Annick Lefebvre

Perrier, Marilyne (2020). « La performativité du féminin dans l'écriture d'Annick Lefebvre » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (881kB)

Résumé

Ce mémoire a pour objectif d'analyser la manière dont Annick Lefebvre performe l’agentivité du sujet féminin par son matériau textuel. Il offre une première étude des pièces inaugurales de cette auteure dramatique contemporaine : Ce samedi il pleuvait (2013), La machine à révolte (2015) et J’accuse (2015). Annick Lefebvre crée toutes ses œuvres dramatiques par l’usage de monologues superposés. Par conséquent, le premier chapitre du mémoire se consacre prioritairement à comprendre d’où part le langage. À partir de l’analyse des relations entre les pronoms « je », « tu », « il/elle » et « vous » développées par Émile Benveniste, nous déterminons le sujet et l’objet de l’énonciation ainsi que la manifestation du chœur contemporain, qui crée un sujet multiple à la parole. Nous déterminons ce que la parole de ce sujet de l’énonciation performe dans le texte. Le langage tranchant des personnages performe un nouveau sens au féminin, à la révolte et à l’accusation. Dans le deuxième chapitre, nous cherchons donc à comprendre comment l’énonciation détourne les injures et les stéréotypes de leur signification. Pour ce faire, Judith Butler et Barbara Havercroft dirigent notre réflexion sur la performativité du texte. La répétition et la subversion des discours permettent au sujet de l’énonciation de s’affranchir de stéréotypes hétéronormatifs et confère une tout autre signification à son énoncé. La romanisation, concept de Mikhaïl Bakhtine, nous permet d’analyser la stylisation du discours. Ce dernier chapitre nous permet de comprendre comment la littérature se performe dans les textes d’Annick Lefebvre, notamment par la création d’une figure d’auteure, par la production d’alternarrés, ainsi que par l’apparition de métadiscours. La mise en abîme de l’écriture performe donc un genre littéraire fluide que nous associons au féminin. Finalement, Annick Lefebvre tend à renoncer à l’intrigue et à se distancer de la fiction par l’usage du monologue. L’émergence de ce modèle d’écriture favorise une impression d’intimité avec le sujet de l’énonciation. Par ailleurs, la superposition de ces monologues met en scène une multiplicité de voix qui donne à entendre des discours hétérogènes. À partir du sujet qui parle, Annick Lefebvre performe ses propres normes du féminin et met le cadre hétéronormatif à rude épreuve. La stylisation du texte rend compte d’univers littéraire féminin où la fluidité ne permet pas l’arrêt du pouvoir. Le sujet de l’énonciation trouve donc son agentivité dans la resignification constante de son discours. C’est en développant tous ces éléments que notre mémoire réussit à donner une vue d’ensemble de la performativité au féminin dans les œuvres inaugurales d’Annick Lefebvre. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Québec, théâtre contemporain, texte dramatique, monologue, Annick Lefebvre, sujet, énonciation, performativité, féminin, stylisation, dialogisme, figure d’auteur, alternarré, fluidité.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF / A.
Directeur de thèse: Robert, Lucie
Mots-clés ou Sujets: Annick Lefebvre / Textes dramatiques / Théâtre contemporain / Femmes au théâtre / Femmes dans la littérature / Monologue théâtral / Performativité
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 28 sept. 2021 11:28
Dernière modification: 28 sept. 2021 11:33
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14520

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...