L'effet de l'induction d'une émotion sur l'attribution d'une émotion à autrui dans le contexte d'une fausse croyance chez les enfants d'âge préscolaire

Quintal, Germain (2021). « L'effet de l'induction d'une émotion sur l'attribution d'une émotion à autrui dans le contexte d'une fausse croyance chez les enfants d'âge préscolaire » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

De nombreuses études dans le domaine de la théorie de l’esprit ont trouvé que l’émotion attribuée au protagoniste par l’enfant d’âge préscolaire n’est pas toujours conforme à la croyance attribuée par ce même enfant. Ce n’est que vers six ans que l’enfant commence à attribuer une émotion conforme à la fausse croyance attribuée au protagoniste. Par ailleurs, il a été démontré dans diverses études que la capacité à attribuer des émotions pouvait être altérée par l’induction d’un affect, et que cet état affectif pouvait teinter l’émotion attribuée (Bower, 1981) ou encore stimuler différents types de traitement permettant une meilleure performance à la tâche sous l’influence d’une émotion négative que sous l’influence d’une émotion positive. On peut donc se demander si l’état affectif des enfants peut influencer leur capacité à prédire les états mentaux d’autrui. Peu, sinon aucune étude ne s’est attardée à cette question chez les enfants dans le cadre du paradigme de la fausse croyance. La présente étude s’intéresse plus spécifiquement aux effets d’émotions positive ou négative ressenties par l’enfant au moment d’attribuer une émotion à autrui dans le contexte du paradigme de la fausse croyance. Les prédictions émises au sujet de l’effet des émotions dans ce type de tâches s’appuient sur les postulats utilisés dans des études antérieures sur la capacité des enfants à identifier des émotions chez autrui, c’est-à-dire sur la théorie associative de Bower (1981), et la théorie de l’affect comme source d’information (Schwarz et Clore, 1983; Schwarz, 2011). La première théorie postule que l’état affectif de l’enfant teinterait l’émotion que ce dernier attribue à autrui. La seconde postule qu’un état affectif positif stimulerait des processus de traitement différents d’un état affectif négatif : un état affectif positif diminuerait la probabilité que les individus s’engagent dans un traitement systématique des situations et favoriserait l’adoption d’un point de vue égocentrique de celles-ci, alors qu’un état affectif négatif favoriserait les processus systématiques. Dans le cadre de cette étude, les enfants (n = 286), âgés de 5 ou 6 ans, ont reçu deux tâches où ils doivent prédire une émotion dans le contexte du paradigme de la fausse croyance. Dans la tâche expérimentale, une émotion (positive ou négative) est induite chez les enfants en leur remettant un cadeau désirable ou indésirable (préalablement identifié par l’enfant) suite à quoi ils doivent attribuer une émotion (positive ou négative) à un protagoniste à qui on remet un cadeau dont le contenu, connu de l’enfant, ne correspond pas à l’apparence de la boîte (induisant ainsi une fausse croyance chez le protagoniste). Dans la tâche contrôle, aucune émotion n’est induite chez le participant. Les résultats indiquent des effets des émotions lorsqu’on tient compte, en covariables, du sexe et de la performance à la tâche de langage. Contrairement aux prédictions issues des deux théories, associative et de l’affect comme source d’information, les deux émotions induites ne produisent aucun effet principal ou d’interaction affichant des directions opposées. Les données suggèrent plutôt que l’émotion induite, quelle qu’elle soit, fait en sorte que les enfants ont tendance à attribuer une émotion concordante avec l’apparence de la boîte donnée au protagoniste, indépendamment de ce qu’ils rapportent ensuite que le protagoniste pense qu’il y a dans la boîte. Une émotion induite semble donc diminuer la concordance entre l’émotion et la croyance attribuées au protagoniste par l’enfant. Les résultats sont interprétés comme étant un effet de surcharge occasionné par l’émotion induite sur les ressources de traitement cognitif de l’enfant, accréditant d’une certaine façon la théorie de l’allocation des ressources d’Ellis et Ashbrook (1987) évoquée pour expliquer les effets des émotions dans des tâches faisant appel aux fonctions exécutives. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Théorie de l’esprit, émotions, effet des émotions sur les cognitions, fausse croyance, enfants.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF / A.
Directeur de thèse: Achim, André
Mots-clés ou Sujets: Théorie de l'esprit chez l'enfant / Émotions chez l'enfant / Émotions et cognition / Enfants d'âge préscolaire / Paradigme de la fausse croyance
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 08 oct. 2021 13:40
Dernière modification: 08 oct. 2021 13:40
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14688

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