Développement de l'estime de soi et du sentiment d'affiliation sociale : trajectoires et transactions à l'adolescence

Langlois Mayer, Marie-Pier (2021). « Développement de l'estime de soi et du sentiment d'affiliation sociale : trajectoires et transactions à l'adolescence » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

L’estime de soi et le sentiment d’affiliation sociale contribuent tous les deux au concept de soi et à la construction identitaire et ils sont garants d’une meilleure régulation et d’une adaptation psychosociale plus optimale à court et long termes. Leur développement et leur association pendant la période critique de l’adolescence a donc des répercussions majeures sur le fonctionnement et le bien-être actuel et futur des jeunes (Leary et Tangney, 2011). L’estime de soi, qui est la perception de la valeur personnelle que s’attribue une personne, est un concept développemental, multidimensionnel et dynamique (Harter, 1999). Son développement à l’adolescence est influencé par divers changements d’ordre personnel, social ou contextuel, mais la direction et la forme de ses changements à cette période ne font encore pas consensus. Le sentiment d’affiliation sociale, soit la perception de sa connexion à ses pairs, est aussi un phénomène complexe et dynamique, qui est au cœur des préoccupations des jeunes à l’adolescence. En dépit de la place importante que tient ce sentiment, peu d’études longitudinales se sont intéressées à son développement. Ainsi on ignore comment les perceptions de son acceptation et de sa connexion aux autres jeunes de son âge évoluent pendant l’adolescence. La première étude de cette thèse a été dédiée à l’examen des parcours développementaux de l’estime de soi et du sentiment d’affiliation sociale durant sept années consécutives couvrant à peu près toute la période de l’adolescence. L’effet du sexe a aussi été examiné. Par ailleurs, si l’association étroite entre l’estime de soi et le sentiment d’affiliation sociale est un fait reconnu, la nature de celle-ci l’est nettement moins. Certains auteurs sont d’avis que le sentiment d’affiliation sociale détermine l’estime de soi (Leary, 2005), alors que d’autres considèrent que c’est le contraire (Swann, 2011). Pour d’autres encore, leur relation est plutôt réciproque chacun influençant l’autre au fil du temps (Harris et Orth, 2019). Afin de faire la lumière sur la nature de leur relation, le deuxième objectif principal de cette thèse était d’examiner la direction des liens entre l’estime de soi et le sentiment d’affiliation sociale pendant la même période. Les données des deux études sont tirées d’un projet longitudinal plus vaste auquel les jeunes participaient déjà. Pour les fins de nos études, 755 jeunes, 373 garçons et 382 filles âgées en moyenne de 11,1 ans au temps-1 des études, ont été rencontrés annuellement à leur école pendant les heures régulières de classe. Tous avaient préalablement obtenu le consentement de leurs parents pour participer. Les énoncés des variables de l’estime de soi et du sentiment d’affiliation sociale étaient répartis au hasard parmi les quelques 240 autres énoncés du questionnaire du projet plus vaste. Les résultats de la première étude font état de l’hétérogénéité et du dynamisme de chacune des variables examinées. Quatre trajectoires d’estime de soi et trois trajectoires du sentiment d’affiliation sociale ont été identifiées grâce à des modèles de mixtures. La grande majorité des élèves, soit environ 75% d’entre eux, rapportent une estime de soi globale et un sentiment d’affiliation sociale élevés tout au long de l’adolescence. Le reste des jeunes suivent soit une trajectoire ascendante ou descendante qui progresse jusqu’à la fin de l’adolescence. Le sexe ne permet pas de prédire l’appartenance aux trajectoires ni de l’un ni de l’autre, mais il influence le niveau de base de l’estime de soi des jeunes en 5e année et son évolution par la suite. Les résultats de la seconde étude visant à préciser la nature et la direction des liens entre l’estime de soi et le sentiment d’affiliation sociale. Ils montrent une association positive et réciproque entre les deux. L’estime de soi et le sentiment d’affiliation sociale s’inter-influencent, se prédisant l’un et l’autre selon deux chaînes de transactions pendant l’adolescence : l’une lors de la transition primaire-secondaire, l’autre à partir de la 2e année du secondaire. Les deux études de cette thèse fournissent des informations inédites sur les changements développementaux et la direction des interactions entre l’estime de soi et le sentiment d’affiliation sociale des jeunes tout au long de l’adolescence. L’ensemble des résultats contribue aux connaissances et favorise les consensus quant à l’hétérogénéité de leur développement respectif et la réciprocité de leur association chez les adolescents, fournissant plusieurs pistes de recherches futures. Au plan pratique, des pistes sont suggérées afin de sensibiliser les adultes aux risques d’un sentiment de solitude élevé et d’une faible estime de soi chez les jeunes pour éventuellement arriver à mieux cibler ces derniers et à intervenir plus efficacement pour les aider. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : estime de soi, sentiment d’affiliation sociale, adolescence, trajectoires, modèle transactionnel, sexe

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF / A.
Directeur de thèse: Bouffard, Thérèse
Mots-clés ou Sujets: Estime de soi chez l'adolescent / Sentiment d'affiliation sociale / Relations humaines chez l'adolescent / Différences entre sexes
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 18 oct. 2021 13:36
Dernière modification: 18 oct. 2021 13:36
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14724

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