La place de l'Église dans la théorie des formes politiques de Pierre Manent

Boivin, Benjamin (2021). « La place de l'Église dans la théorie des formes politiques de Pierre Manent » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.

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Résumé

La théorie des formes politiques de Pierre Manent a fait l’objet d’une littérature secondaire appréciable. Or, nous remarquons que son interprétation est généralement articulée autour de trois des quatre formes politiques que Manent inclut dans son registre : la cité, l’empire et la nation, à l’exclusion de la forme Église. Le but de notre mémoire est de remédier à cette carence. Nous cherchons à mieux comprendre le choix fait par l’auteur d’inclure l’Église dans sa théorie, c’est-à-dire de définir la place de l’Église dans celle-ci. La nature de notre mémoire est essentiellement documentaire et interprétative, ou exégétique. Y est survolé l’ensemble de l’œuvre de Pierre Manent, et y sont mis à profit les travaux d’autres auteurs, notamment François Guizot, Marcel Gauchet et Étienne Gilson. Notre travail se décline en trois objectifs : définir de manière systématique la théorie de Manent ; caractériser le rapport entre celle-ci et les théories de la sécularisation, ou sortie de la religion, notamment celle de Marcel Gauchet ; expliciter le lien entre cette théorie et la critique de l’augustinisme politique par Étienne Gilson, afin d’ensuite clarifier la signification de la théorie des formes politiques pour l’Église contemporaine. Nous défendons trois idées principales. D’abord, nous soutenons que l’Église est au centre de la démonstration de Manent sur les origines de la forme nation dans le problème théologico-politique européen, et que la caractérisation de l’Église comme forme politique est à distinguer de l’idée d’Église entendue comme type d’État. Ensuite, nous soutenons que la théorie des formes politiques constitue une réponse aux théories de la sécularisation, ou sortie de la religion, c’est-à-dire une formulation et une élucidation distinctes du problème théologico-politique, auquel se rapportent ces approches théoriques. Enfin, nous soutenons que la théorie des formes politiques peut être interprétée comme une critique de l’augustinisme politique, critique qui réconcilie des éléments en tension dans la pensée de Manent : son interprétation du libéralisme, sa défense de la forme nationale, et sa critique de la théologie politique médiévale, d’une part, avec son attachement au catholicisme, sa défense de la place de l’Église dans le monde politique contemporain, et sa critique de la modernité, d’autre part. Également, nous relevons une difficulté qui se présente dans la pensée de Manent : l’équivoque posée par l’utilisation du terme « Église » pour qualifier l’Église médiévale et sa théocratie pontificale en un sens politique et institutionnel et pour décrire l’Église catholique dans son acception plus générale, contemporaine, voire théologique et éventuellement spirituelle. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : théorie des formes politiques, cité, empire, Église, nation, État, sécularisation, christianisme, judaïsme, Pierre Manent, François Guizot, Marcel Gauchet, Étienne Gilson.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Chevrier, Marc
Mots-clés ou Sujets: Pierre Manent / Église et État / Christianisme et politique / Sécularisation
Unité d'appartenance: Faculté de science politique et de droit > Département de science politique
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 29 juin 2022 13:11
Dernière modification: 29 juin 2022 13:11
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/15616

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