Le suffixe marquant une question totale : sa distribution syntaxique et son accentuation irrégulière au sein du domaine verbal

Yawney, Heather (2016). « Le suffixe marquant une question totale : sa distribution syntaxique et son accentuation irrégulière au sein du domaine verbal » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en linguistique.

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Résumé

Ce mémoire offre une analyse de l'interface entre la syntaxe et la phonologie en ce qui concerne le suffixe marquant une question totale (Q), en particulier au sein du domaine verbal. Sa distribution syntaxique et son accentuation irrégulière y sont discutées. L'objectif est de délimiter la façon dont la structure morphosyntaxique correspond à la forme phonologique. Dans une situation idéale, les formes de sortie phonologiques attestées devraient correspondre à la dérivation d'une structure syntaxique. Par contre, certaines imperfections se produisent en turc, dans les cas où il existe des preuves de domaines cycliques, comme c'est le cas du verbe en question totale. D'abord, ce mémoire répond à des questions sur les théories morphosyntaxiques et phonologiques. Le cadre théorique soutenu prend la Morphologie Distribuée (Halle et Marantz 1994, Harley & Noyer 1999) et combine ses principes avec la notion des phases (Chomsky 2001, 2008, Uriagereka 1999). La forme de sortie du système morphosyntaxique est interprétée phonologiquement selon les théories sur la phonologie prosodique (Nespor & Vogel 1986, Selkirk 1986 et plusieurs d'autres). La combinaison de la Morphologie Distribuée et des phases prédit que la structure dans la syntaxe étroite du verbe en question totale dérive les cycles de phonologie au niveau du mot verbal en turc. Ce mémoire soutient que les cycles FP au sein du verbe sont déclenchés par les mêmes têtes de phases syntaxiques. Des informations de base sur le verbe turc sont d'abord offertes pour mieux comprendre la structure du verbe. Deux parmi les quatre paradigmes de suffixes d'accord sont traités. Les données révèlent que les suffixes d'accord des Groupes A et B s'attachent à des positions structuralement différentes (Kornfilt 1996). La règle de l'attribution de l'accentuation primaire affirme que l'accent tombe toujours sur la dernière syllabe peu importe le poids de la syllabe ou la longueur du mot. Cependant, les verbes en turc appartenant au Groupe B peuvent être considérés comme irréguliers parce que l'accent primaire n'est pas sur le mot final. L'examen de l'accentuation irrégulière permet d'offrir une analyse basée sur les phases. Newell (2008) a démontré que les tendances apparemment irrégulières sont régulières quant à leur phase. L'accent principal en turc est assigné lors de la première phase. L'accentuation principale sur le verbe en question totale se trouve toujours sur la syllabe qui précède Q. La forme phonologique montre une variation du positionnement de Q au sein du mot verbal. Peu importe le groupe du verbe, une accentuation irrégulière apparaît. Ce mémoire tente de déterminer où se trouve Q dans la structure dans la syntaxe étroite et comment Q est relié à la position de l'accentuation primaire. Kahnemuyipour & Kornfilt (2006, 2011) et Skinner (2009) ont chacun proposé une/des position(s) différentes(s) dans la structure morphosyntaxique. La dérivation syntaxique de chacune des propositions a, à son tour, des implications sur la correspondance avec la forme phonologique. Par contre, je suggère que les deux propositions soient réévaluées. Kahnemuyipour & Kornfilt (2006, 2011) ne rendent pas compte de la portée de Q sur le verbe en entier, y compris les suffixes T/A/M et les suffixes d'accord. Les données révèlent que même si Q se trouve à gauche de la copule verbale, Q semble montrer une portée large. Cela veut dire que Q doit avoir une interprétation sémantique haute et une position supérieure à Temps dans la structure syntaxique. Pour cette raison, je soutiens que Q se trouve en position de tête de CP. De plus, Kahnemuyipur & Kornfilt (2006, 2011) proposent que Q se trouve en position tête d'une projection de focalisation (FocP). FocP attire son complément (une petite clause) vers son spécifieur, accompagné d'une proéminence prosodique. Le système d'anti-localité de Grohmann (2003) qualifie ce type de mouvement d'illicite parce que le mouvement est trop local et que le mouvement d'un XP au sein d'un domaine prolifique est interdit. En ce qui concerne Skinner (2009), les paquets de traits grammaticaux reliant l'accord avec le sujet sont concaténés supérieur à CP dans une position topique et Q est généré dans Cº en tant qu'une tête interrogative. Une opération post-syntaxique d'abaissement pour vérifier le trait [-nominal] se produit à cause du complexe formé par l'opération de mouvement montant Tº-à-Cº. Cependant, l'insertion de l'allomorphe des morphèmes d'accord du Groupe A produit des formes de sortie non attestées. Les opérations post-syntaxiques proposées par Skinner (2009) prédisent des positions erronées de Q. Pour cette raison, je propose que les morphèmes d'accord se trouvent dans une position inférieure à CP. D'autre part, Newell (2008) ne suppose pas que Q se trouve en position de tête CP parce que Q apparaît entre le participe et la copule verbale et elle offre une brève discussion sur la nature parasitique de Q sur les domaines qui seraient traités en tant que domaines d'accentuation indépendants. Q semble donc dépendant du domaine phonologique plutôt que syntaxique puisque Q montre des positions variantes au sein du verbe turc en question totale et que l'accent primaire tombe toujours sur la syllabe précédant sa présence. Je postule que Q subit une opération d'inversion prosodique qui permet à une chaîne phonologique de se joindre à une autre chaîne d'éléments phonologiques après l'insertion des items de vocabulaire. Q concatène phonologiquement au bord droit du mot phonologique le plus enchâssé. Les données et les analyses dans ce mémoire donnent un aperçu de la relation entre la syntaxe et la phonologie du verbe en question totale. Le but est d'offrir une explication des mécanismes opérationnels sur l'interface de la syntaxe et de la phonologie en ce qui concerne Q. L'accentuation irrégulière peut être prise en compte avec des explications de principes. En travaillant la relation entre la syntaxe et la phonologie, la forme logique s'est avérée très révélatrice. La sémantique dévoile certaines implications de la structure morphosyntaxique aussi.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Newell, Heather
Mots-clés ou Sujets: Turc (Langue) / Verbe / Interrogatif / Accentuation / Morphosyntaxe / Phonologie
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de linguistique
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 01 nov. 2023 14:02
Dernière modification: 01 nov. 2023 14:02
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16715

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