Étude des meilleures pratiques d'intervention par texto en prévention du suicide

Côté, Louis-Philippe (2023). « Étude des meilleures pratiques d'intervention par texto en prévention du suicide » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (1MB)

Résumé

Contexte. Au cours des 20 dernières années, plusieurs lignes d’intervention téléphonique en prévention du suicide se sont dotées de services d’intervention par texto. Or, ces services ont été lancés en l’absence d’une littérature scientifique sur les bonnes pratiques d’intervention par texto. C’est dans ce contexte que le Centre de Recherche, Enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE) a lancé un projet de recherche dont l’objectif était de produire des connaissances pouvant guider le développement de guides de bonnes pratiques d’intervention par texto en prévention du suicide. Pour répondre à cet objectif général, deux projets de recherche complémentaires ont été menés avec le Service Canadien de Prévention du Suicide (SCPS), qui intervient auprès de la population générale anglophone au Canada, et avec la ligne jeunesse Tel-jeune, qui intervient auprès d’adolescents francophones au Québec. Objectifs. Étude 1 : Les objectifs de l’évaluation effectuée au SCPS étaient de décrire le profil des appelants à leur service d’intervention par texto, de décrire les impacts du service, de décrire les pratiques d’intervention et d’évaluation du risque suicidaire des intervenants, et d’identifier les techniques d’intervention qui sont associées à des impacts positifs et négatifs. Étude 2 : Les objectifs Méthode. Étude 1 : La méthode utilisée dans l’évaluation du service d’intervention par texto du SCPS a consisté en une analyse de contenu quantitative de verbatims d’intervention (Krippendorff, 2018), une analyse documentaire des rapports d’interventions complétés par les intervenants, et une analyse des réponses à un court questionnaire préintervention portant sur l’âge, le genre, le degré de détresse et la raison du contact des appelants. Étude 2 : La méthode utilisée dans l’évaluation du service d’intervention par texto de Tel-Jeunes consistait en une analyse de contenu quantitative de verbatims d’intervention (Krippendorff, 2018), une analyse des réponses à un court questionnaire post-intervention portant sur l’âge, le genre, l’impact des interventions, le risque suicidaire des appelants, et une analyse de contenu qualitative des commentaires des jeunes sur leur appréciation des interventions (Elo & Kyngas, 2007). Résultats. Étude 1 : Au total, 112 verbatims d’intervention, rapports d’intervention et questionnaires préintervention ont été analysés. Les résultats indiquent que 68.8% des utilisateurs étaient des femmes et que l’âge moyen était de 25 ans. Les motifs du contact les plus fréquents étaient les problèmes de santé mentale, les difficultés relationnelles, les difficultés au travail ou à l’école, et le sentiment d’être isolé. Les intervenants du SCPS demandaient généralement aux utilisateurs s’ils pensent au suicide, mais les éléments de la planification suicidaire (comment, où et quand) étaient rarement explorés. Les intervenants exploraient généralement de manière exhaustive les ressources des appelants et les possibles solutions à leurs problèmes. Seule la fréquence d’emploi de la technique d’intervention Souligner une force ou un bon coup était un prédicteur significatif des effets positifs des interventions. La quantité de mots échangés était corrélée à l’efficacité des interventions. Étude 2 : Au total, 2 276 jeunes ont répondu au questionnaire post-intervention. 46,5% des répondants au sondage post-intervention avaient sérieusement envisagé de se suicider au cours des 12 derniers mois, 33,7% avaient déjà fait une tentative de suicide par le passé, et 35% avaient des idées suicidaires au moment du contact. Seulement 33,8% des jeunes qui avaient des idées suicidaires au moment du contact ont bénéficié d’une évaluation du risque suicidaire. Seule la fréquence d’emploi de la technique d’intervention Souligner une force ou un bon coup était un prédicteur significatif des effets positifs des interventions. La fréquence d’emploi de la technique Mettre des limites était la seule technique qui était un prédicteur significatif des effets négatifs des interventions. Plusieurs jeunes déploraient le peu de temps qui leur était accordé. Conclusions. L’établissement d’un lien de confiance en début de contact semble être un élément central au succès des interventions par texto. Souligner une force ou un bon coup était la seule technique d’intervention associée à de meilleurs résultats, et ce à la fois dans une population adulte et adolescente. Les deux études ont identifié d’importantes lacunes dans les pratiques d’évaluation du risque suicidaire par texto. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : lignes d'intervention téléphonique, suicide, sms, texto, bonnes pratiques

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Mishara, Brian
Mots-clés ou Sujets: Counseling en ligne / Textos / Services d'aide psychologique par téléphone / Bonnes pratiques / Prévention du suicide
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 20 oct. 2023 13:08
Dernière modification: 20 oct. 2023 13:11
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17075

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...