Propension différentielle aux faux souvenirs chez les patients préfrontaux et temporaux médians

Maheu, Geneviève (2009). « Propension différentielle aux faux souvenirs chez les patients préfrontaux et temporaux médians » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

Lors de l'évaluation clinique de la mémoire, des résultats anormalement élevés à des mesures de faux souvenirs sont généralement attribués à une dysfonction cérébrale frontale. Quoique plusieurs auteurs aient confirmé par des tâches expérimentales cette susceptibilité aux faux souvenirs des patients présentant une dysfonction frontale, quelques auteurs ont aussi rapporté des taux de faux souvenirs élevés chez des patients présentant des lésions temporales médianes, remettant ainsi en cause la spécificité des atteintes frontales pour la genèse des faux souvenirs anormaux. Dans un premier temps, nous avons procédé à une analyse des caractéristiques semblant favoriser les faux souvenirs chez l'une ou l'autre de ces deux populations par la mise en parallèle des données obtenues par différents auteurs auprès de diverses populations cliniques et d'adultes sains jeunes ou âgés. Cette analyse nous a permis d'identifier certaines caractéristiques semblant favoriser différentiellement les faux souvenirs en fonction de la localisation de l'atteinte cérébrale et de pointer la défaillance des mécanismes cognitifs semblant les sous-tendre. Nous croyons qu'il est probable que les faux souvenirs surviennent plus particulièrement chez les personnes présentant des atteintes frontales lorsque les mécanismes d'identification de la source du souvenir sont critiques pour la discrimination entre vrais et faux souvenirs. Nous avons identifié deux types de situations pouvant présenter cette difficulté accrue d'identification de la source des souvenirs. La première se présente lorsque le matériel devant être récupéré en mémoire est susceptible de provenir de différentes origines, par exemple l'énonciation d'un fait pouvant être attribuée à différents orateurs. Le deuxième type de situation survient lorsque le matériel devant être mémorisé présente de nombreuses interrelations susceptibles de favoriser l'activation implicite d'un faux souvenir fortement relié à ce matériel. Il s'agit alors de faire la distinction entre une source interne d'un souvenir (générée par le système nerveux central) et une source externe (générée par les sens). Les faux souvenirs produits par les patients présentant une atteinte temporale médiane seraient plutôt attribuables à leur faible capacité de créer ou de conserver des traces mnésiques suffisamment fortes pour leur permettre de faire la distinction entre le matériel devant être récupéré et du matériel présentant une quelconque similarité avec celui-ci. Dans un second temps, nous avons vérifié comment se manifestent les faux souvenirs de patients en fonction de la localisation de leurs atteintes cérébrales lors de l'évaluation clinique de la mémoire. Nous avons examiné les résultats ootenus au Test d'apprentissage verbal auditif, lequel comporte diverses mesures de faux souvenirs, par des patients ayant subi une résection corticale se situant soit dans les régions préfrontales, soit dans les régions temporales médianes, et soigneusement appariés un à un. Contrairement à ce que nous attendions, nous n'avons pas observé de propension plus élevée aux faux souvenirs chez les patients ayant subi une résection préfrontale pour les mesures associées à une difficulté potentielle de jugement de la source. Nous avons proposé que certaines caractéristiques du Test d'apprentissage verbal auditif puissent le rendre peu propice à de telles erreurs de la source ou encore, qu'elles favorisent de telles erreurs chez les patients ayant subi une résection temporale médiane. Par ailleurs, tel qu'attendu, nous avons observé une propension plus élevée aux faux souvenirs chez les patients ayant subi une résection temporale médiane pour les mesures associées à une confusion potentielle entre le matériel devant être récupéré et du matériel similaire. Ainsi, nous avons démontré que dans certaines conditions, notamment retrouvées dans un test fréquemment utilisé lors de l'évaluation clinique de la mémoire, les patients présentant une atteinte temporale médiane peuvent produire plus de faux souvenirs que les patients présentant une atteinte préfrontale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Mémoire, Faux souvenirs, Lésions frontales, Lésions temporales.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Rouleau, Isabelle
Mots-clés ou Sujets: Lésion cérébrale, Mémoire, Syndrôme de la mémoire fictive
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: RB Service des bibliothèques
Date de dépôt: 01 déc. 2009 18:12
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:11
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/2430

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