Analyse de facteurs prédisant la reconnaissance et la rapidité de reconnaissance des congénères interlinguaux par des élèves anglophones de première secondaire lisant en français

Hébert, Nancy (2007). « Analyse de facteurs prédisant la reconnaissance et la rapidité de reconnaissance des congénères interlinguaux par des élèves anglophones de première secondaire lisant en français » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en linguistique.

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Résumé

Le lexique est à la base de tout langage. Son apprentissage dans une langue seconde prend du temps et peut parfois être ardu. Cependant, une certaine parenté entre la langue première et la langue seconde d'un apprenant peut en accélérer l'apprentissage. Bien que la présence de congénères interlinguaux (mots de même origine étymologique) dans des textes puisse aider l'élève à comprendre plus facilement, il n'en demeure pas moins que leur reconnaissance n'est pas nécessairement simple et peut poser certains problèmes d'interprétation, liés à l'existence des faux amis. En effet, les variations orthographiques ou sémantiques entre les deux langues peuvent l'induire en erreur et, à la longue, le faire hésiter par méfiance dès qu'il rencontre un mot apparenté. Nous savons, grâce à de nombreuses études sur le sujet, que les congénères interlinguaux ne sont généralement pas reconnus spontanément, sans enseignement préalable. Certains sont reconnaissables, d'autres pas. Est-il possible de prédire systématiquement lesquels seront reconnus et lesquels ne le seront pas? Notre recherche descriptive vise donc, de façon globale, à mesurer la capacité de 21 élèves anglophones de première secondaire apprenant le français, langue seconde de base, à reconnaître des congénères avant même qu'on ne leur enseigne l'origine étymologique des mots ou la présence de mots apparentés. Pour ce faire, nous reproduisons partiellement et élargissons une étude menée par Moss (1992) auprès d'étudiants hispanophones apprenant l'anglais. Ainsi, trois objectifs sont poursuivis. Le premier consiste à déterminer, parmi des variables lexicales à plusieurs niveaux (longueur du mot, nombre de différences orthographiques, classe du mot, type de changement orthographique), celles qui peuvent prédire la récognition ou la non-récognition des congénères chez des élèves anglophones de première secondaire apprenant le français, langue seconde. Le second objectif est de vérifier si la présence d'un contexte peut également prédire cette récognition. Le dernier vise à observer si ces mêmes variables peuvent prédire la rapidité de reconnaissance des congénères. Sur le plan méthodologique, nous avons créé et utilisé principalement deux types de tests: un test de traduction (sur papier) et un de temps de réaction (sur support informatique). La partie A du premier test contenait une liste de congénères (hors contexte) et la partie B, des congénères soulignés dans des phrases (en contexte). Chaque élève devait tenter de traduire sans aide chacun des congénères. Le deuxième test, quant à lui, présentait à l'écran d'un ordinateur une suite de congénères (hors contexte): chaque élève devait indiquer le plus rapidement possible si elle reconnaissait le mot ou non (le temps de réaction était calculé en millisecondes). Tous les congénères utilisés ont ensuite été codés dans un tableur électronique en fonction des différentes variables étudiées, de façon à permettre le calcul de coefficients de corrélation entre la reconnaissance, la rapidité de reconnaissance et les aspects. Les résultats du test de traduction ont révélé que la combinaison de sept des niveaux de variables (nombre de lettres différentes, différence proportionnelle, classe nominale, voyelles ajoutées, voyelle remplacée par une consonne, consonne remplacée par une voyelle, total des différences sur les plans des voyelles et des consonnes) avec l'absence de contexte ont prédit une non-récognition des congénères. En contexte, trois niveaux de variables ont prédit une non-récognition (classe adjectivale, voyelle remplacée par une consonne et consonne remplacée par une voyelle) alors que deux ont prédit l'inverse (voyelle effacée et consonne remplacée par une autre consonne). Ainsi, seulement deux niveaux de variables, soit le remplacement d'une consonne par une voyelle et d'une voyelle par une consonne, ont donné une prédiction similaire dans les deux parties du test. Pour ce qui est des résultats du test de réaction, sept niveaux des variables (nombre de lettres différentes, différence proportionnelle, classe adverbiale, dernière lettre différente, voyelle remplacée par une autre voyelle, consonne effacée et total des différences sur le plan des voyelles et des consonnes) ont prédit un ralentissement de la reconnaissance des congénères. Nous confirmons que la reconnaissance des congénères ne va pas de soi et recommandons aux enseignants de planifier et de structurer l'enseignement des congénères en tenant compte des facteurs pouvant en prédire la reconnaissance ou la non-reconnaissance lors de l'apprentissage (le nombre de lettres différentes, la différence proportionnelle et les différences sur le plan des consonnes) par exemple en misant davantage sur le contexte interne du congénère, en enseignant diverses stratégies de lecture et en ayant recours à une variété de support dont l'informatique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Congénères interlinguaux, Faux amis, Vocabulaire réceptif, Français langue seconde, Temps de réaction, Mémoire, Transfert.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Cobb, Thomas
Mots-clés ou Sujets: Français (Langue), Langue seconde, Faux-amis, Première année (Secondaire), Anglophone, Reconnaissance des mots
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de linguistique
Déposé par: RB Service des bibliothèques
Date de dépôt: 30 juin 2010 14:55
Dernière modification: 26 sept. 2018 16:22
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/3123

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