De la prise de conscience à la prise de parole : construction, déconstruction et reconstruction identitaires dans Garçon manqué, de Nina Bouraoui

Desrochers, Marie-Julie (2010). « De la prise de conscience à la prise de parole : construction, déconstruction et reconstruction identitaires dans Garçon manqué, de Nina Bouraoui » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Garçon manqué (2000), premier récit autobiographique de Nina Bouraoui, raconte l'enfance d'une narratrice partagée entre quatre identités conflictuelles -française et algérienne, féminine et masculine -qu'elle cherche à concilier. Bouraoui y expose un cheminement identitaire complexe: alors que le texte s'ouvre sur le désir, très fort, de la jeune Nina de quitter ce qu'elle nomme « le camp » des femmes, il se ferme sur sa réconciliation totale et heureuse avec une féminité apparemment stéréotypée, mais en réalité renouvelée. Cette confusion identitaire est attribuée à la force de pressions sociales et familiales contradictoires à laquelle la narratrice sent devoir se soumettre. Garçon manqué montre comment, de sa prise de conscience du caractère construit de ces diktats, la narratrice en vient à une prise de parole littéraire salvatrice. Notre mémoire s'intéresse à l'évolution de la perception de son genre par la narratrice. D'abord éprouvé comme une structure aliénante et figée, il est finalement considéré comme malléable et potentiellement libérateur. Nous croyons que ce cheminement identitaire se déploie selon trois mouvements principaux, soit la construction, la déconstruction et enfin la reconstruction identitaires. Alors qu'on lit généralement Bouraoui sous l'angle post-colonialiste, l'originalité de notre projet se trouve dans le parti pris que nous adoptons, soit celui de considérer Garçon manqué comme un texte fondateur de son oeuvre en raison avant tout du questionnement sur l'identité sexuelle et sur le désir qu'il renferme. Notre approche intègre les théories féministes matérialistes, les gender studies, les queer studies, et les théories de l'agentivité (« agency »). En premier lieu, nous convoquons principalement des féministes travaillant à étudier les mécanismes d'oppression des femmes selon un point de vue constructiviste et matérialiste. Puis, nous faisons appel à une discipline émergente, les queer studies, qui permettent de lire le rapport de la narratrice à son genre et à ses désirs à l'intérieur d'un espace de réflexion qui fait éclater les frontières de la pensée binaire. Ensuite, nous nous inspirons des théories de l'agentivité (« agency ») et du pouvoir des mots afin de montrer comment le texte littéraire permet à Nina Bouraoui de reprendre possession de sa propre histoire. Enfin, la « théorie du placard » développée par Eve Kosofsky Sedgwick guide notre lecture de l'affirmation du lesbianisme par l'auteure de Garçon manqué, pensée comme un acte de langage risqué, mais stimulant et nécessaire. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Agentivité (Agency), Féminisme, Garçon manqué, Genre, Gender Studies, Nina Bouraoui, Queer Studies, Théorie du placard.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Saint-Martin, Lori
Mots-clés ou Sujets: Bouraoui Nina 1967-, Identité sexuelle, Agent (Philosophie), Genre, Féminisme, Coming out (Homosexualité), Étude de genre
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: RB Service des bibliothèques
Date de dépôt: 16 juill. 2010 17:16
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:15
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/3139

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