Qualité du soutien émotionnel parental, biais d'évaluation de compétence et fonctionnement scolaire chez des élèves du primaire

Côté, Sébastien (2011). « Qualité du soutien émotionnel parental, biais d'évaluation de compétence et fonctionnement scolaire chez des élèves du primaire » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

Cette thèse s'inscrit dans l'intérêt porté aux perceptions de compétence dans l'étude du fonctionnement et de la réussite scolaires des élèves. Elle porte plus spécifiquement son attention sur un aspect des perceptions de compétence qui a cependant fait l'objet de peu de travaux de recherche, les biais d'évaluation de sa compétence tels que révélés par l'écart entre la perception de compétence scolaire de l'élève et une mesure objective de ses habiletés réelles. Sachant le rôle central des perceptions de compétence dans le fonctionnement des individus, ces biais risquent d'avoir des conséquences importantes (Bandura, 2008). Du reste, en contexte scolaire, des études ont montré que les perceptions de compétence peuvent parfois mieux prédire que les capacités réelles le rendement scolaire de l'élève (Bandura, 1997 ; Bouffard-Bouchard, Parent, & Larivée, 1991 ; Bouffard, Boisvert, & Vezeau, 2003). Se posent dès lors les questions de l'effet des biais d'évaluation de compétence sur le fonctionnement scolaire et des facteurs qui influencent le développement de ces biais. Les deux articles qui composent cette thèse abordent ces questions chez des élèves en cheminement scolaire régulier de la deuxième moitié du primaire. Le premier article a examiné le rôle potentiel de la relation affective parent-enfant dans le développement des biais d'auto-évaluation de compétence chez l'élève. Il met l'accent sur les biais négatifs marqués qualifiant l'illusion d'incompétence, dont les quelques études antérieures ont montré qu'ils s'accompagnent de caractéristiques propres à nuire à l'actualisation du potentiel de l'élève (Bouffard et al., 2003 ; Bouffard, Vezeau, Chouinard, & Marcotte, 2006 ; Phillips, 1984, 1987). Nos participants étaient 626 élèves de 4e et 5e années du primaire (âge moyen = 10 ans, 8 mois) ainsi qu'un de leurs parents. Le premier objectif a examiné si les élèves affectés par une illusion d'incompétence scolaire percevaient différemment la disponibilité et l'inconditionnalité du soutien émotionnel offert par leurs parents. À partir de dimensions analogues, et ce afin de limiter le problème de la variance partagée, le deuxième objectif a vérifié si les parents des élèves affectés par une illusion d'incompétence différaient aussi dans leur évaluation du soutien émotionnel qu'ils disaient offrir à leur enfant. Finalement, un dernier objectif a analysé dans quelle mesure le soutien émotionnel parental perçu par les enfants et celui rapporté par leurs parents contribuaient à prédire un biais d'évaluation de compétence scolaire. Nos résultats indiquent que les élèves ayant une illusion d'incompétence percevaient une moins grande disponibilité et une moins grande inconditionnalité du soutien émotionnel parental. Quant à leurs parents, ils ne se distinguaient pas clairement des autres quant à la disponibilité du soutien émotionnel qu'ils jugent offrir à leur enfant. En revanche, ils rapportent davantage de réactions et de critiques réprobatrices manifestant leur insatisfaction à l'égard de leur enfant et, de ce fait, un soutien plus conditionnel. Cet élément de concordance témoigne d'une réalité relationnelle parent/enfant différente pour les élèves ayant une illusion d'incompétence et suggèrent que ce contexte relationnel est moins favorable que celui dans lequel évoluent leurs camarades. En outre, la perception de la qualité du soutien émotionnel par les enfants et celle par les parents prédisent le biais dans l'évaluation de leur compétence scolaire. Le deuxième article portait sur la dynamique d'interaction entre le soutien émotionnel parental, les biais d'évaluation de compétence et le fonctionnement scolaire. Un devis longitudinal de deux ans et une approche multi-répondants qualifient cette étude. 524 élèves de 4e et 5e années du primaire (âge moyen = 10 ans, 8 mois) au premier temps de mesure, un de leurs parents et leur enseignant de l'année suivante y ont participé. Le premier objectif visait à examiner les liens entre la qualité du soutien émotionnel que l'élève perçoit de ses parents, celui que ces derniers rapportent lui offrir, et le biais d'évaluation de sa compétence d'une part, et entre ces variables et la qualité de son fonctionnement scolaire tel que mesuré par sa motivation, l'autorégulation de ses activités scolaires, sa participation active en classe et son rendement scolaire, d'autre part. Le deuxième objectif était de vérifier si le biais d'évaluation de compétence médiatise la relation entre le soutien émotionnel parental et le fonctionnement scolaire. Nos résultats au premier objectif ont confirmé les liens attendus entre le soutien émotionnel parental, le biais d'évaluation et le fonctionnement scolaire, mais à deux exceptions près. La participation en classe n'est pas reliée à la disponibilité du soutien émotionnel parental perçue par l'élève ni au biais d'évaluation. Nos résultats pour le deuxième objectif montrent que le biais d'évaluation de compétence agit comme médiateur dans la relation entre le soutien émotionnel parental perçu par l'enfant et sa motivation, son autorégulation et son rendement scolaire. Cet effet médiateur, bien que dans la direction attendue, est marginalement significatif lorsqu'on considère le soutien rapporté par les parents. Prises ensemble, les deux études de cette thèse ont permis de placer les biais d'évaluation de compétence au centre d'une conceptualisation permettant de mieux saisir ses origines, ou du moins ce qui paraît favoriser leur présence et leurs répercussions en contexte scolaire. Notre thèse invite à porter une attention particulière à la façon dont les parents peuvent, par leur soutien émotionnel, favoriser le développement d'un biais d'évaluation de compétence positif qui à son tour devrait permettre un meilleur fonctionnement scolaire des élèves. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : perceptions de compétence, biais d'évaluation de compétence scolaire, illusion d'incompétence, disponibilité, inconditionnalité, soutien émotionnel parental, motivation, autorégulation, participation, rendement, élèves du primaire.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur
Directeur de thèse: Bouffard, Thérèse
Mots-clés ou Sujets: Aptitude à la scolarité, Élève du primaire, Évaluation des compétences, Incompétence, Perception, Relation affective, Relation parent-enfant, Rendement scolaire, Réussite scolaire, Rôle parental
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 31 oct. 2011 13:56
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:19
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/4134

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