Nous ne serons pas vieux, mais déjà gras de vivre : vers une esthétique théâtrale de la transgression des limites

Ouellet, Anne-Marie (2014). « Nous ne serons pas vieux, mais déjà gras de vivre : vers une esthétique théâtrale de la transgression des limites » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études et pratiques des arts.

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Résumé

Cette thèse création s'intéresse au concept de limite dans les domaines de la psychanalyse, de la sociologie et de la dramaturgie. La recherche démontre que l'évolution d'une nouvelle catégorie de patients en psychanalyse, celle des états limites, fait écho à une tendance plus globale d'érosion de certaines frontières dans notre société, se répercutant dans la production artistique contemporaine et notamment dans la dramaturgie. À partir d'une analyse des discours produits par la psychanalyse sur cette nouvelle maladie de l'âme, des thèmes saillants ont été saisis permettant d'articuler une réflexion transdisciplinaire sur la transgression des limites. L'espace potentiel, en tant que lieu de médiation entre l'intérieur et l'extérieur de l'individu, est la zone critique chez l'état limite, pour qui le trouble naît d'une difficulté à distinguer ce qui lui appartient de ce qui provient du monde extérieur. L'espace potentiel représente aussi le lieu de la pratique artistique dans lequel l'imaginaire rencontre le réel. La création théâtrale Nous ne serons pas vieux, mais déjà gras de vivre a été menée en maximisant la concordance entre espace potentiel et espace scénique afin de modéliser la transgression des limites entre l'intérieur et l'extérieur de soi. Pour cela, des principes de jeu issus de la performance et un travail de manipulation médiatique sonore se sont nichés dans le processus de création théâtrale. Le sentiment de vide intérieur et la peur de l'altérité, symptomatiques chez l'état limite, sont des thèmes majeurs dans la dramaturgie contemporaine. Sur le plateau, l'expérimentation de stratégies de création mettant le vide et l'altérité au cœur de l'œuvre a permis de montrer qu'elles pouvaient renforcer le potentiel de métaphorisation et de symbolisation de la scène. Cette scène est pensée comme reflet du monde et comme moyen d'intervenir sur celui-ci. Or, dans le contexte social actuel, plusieurs phénomènes semblent avoir un effet désymboligène sur l'individu. Agissant comme leitmotiv dans mon écriture dramatique, le thème de l'infanticide, acte aux limites de l'humanité, est le dernier point d'arrimage des discours psychanalytique, dramaturgique et intime permettant d'aborder cet effondrement des frontières. L'œuvre théâtrale, Nous ne serons pas vieux, mais déjà gras de vivre, a été présentée les 5, 6 et 7 novembre 2012, dans un local commercial désaffecté de l'Avenue du Parc, à Montréal. Les réflexions issues du travail de création sont ici mises en dialogue avec les recherches théoriques. Le sujet d'étude, la transgression des limites, envisagée comme une circulation et non comme une attaque, devient méthodologie de travail. En ce sens, le cheminement de la réflexion qui traverse les disciplines montre que les limites entre l'art, la société et l'intimité de l'individu sont poreuses, les faisant évoluer en s'influençant de façon multidirectionnelle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Limite, théâtre, phénoménologie, espace potentiel, Sarah Kane, infanticide.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Laporte, Michel
Mots-clés ou Sujets: Kane Sarah 1971-1999, Dramaturgie, État-limite (Psychiatrie), Infanticide, Phénoménologie, Psychanalyse, Théâtre (Littérature), Transgression, Création littéraire
Unité d'appartenance: Faculté des arts
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 03 déc. 2014 21:10
Dernière modification: 03 déc. 2014 21:10
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/6406

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