Annie Ernaux, Passion simple et L'occupation : féminisme, autosociobiographie et passion amoureuse

Caron, Marylène (2014). « Annie Ernaux, Passion simple et L'occupation : féminisme, autosociobiographie et passion amoureuse » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Ce mémoire de maîtrise sur Passion simple (1991) et sur L'occupation (2002), deux textes autosociobiographiques de l'auteure française Annie Ernaux, analyse la dimension féministe à l'œuvre dans une écriture autobiographique présentant comme trame de fond une passion amoureuse. Ce travail débutera par l'exploration de la question du genre sexué : il cherchera à comprendre comment les représentations des sexes et les rôles dévolus aux femmes se retrouvent à la base de l'opposition et de la hiérarchie entre les sexes. Dès lors, il importera d'examiner le contexte particulier de l'autosociobiographie privilégiée par l'écrivaine, où l'expérience féminine est une source de pouvoir, un lieu de revendication féministe et un acte politique manifeste. Dans Passion simple, nous constaterons qu'Annie Ernaux se construit en tant que sujet féministe à l'aide de diverses stratégies littéraires et linguistiques, dans le contexte de sa liaison amoureuse passionnelle, hétérosexuelle et hétéronormative. En analysant l'entrée de la narratrice dans l'univers de la passion, les symptômes et les effets de cette expérience sur elle, nous étudierons l'agentivité littéraire mise en œuvre par l'auteure afin de lui permettre de quitter le cadre imposé par l'opposition binaire et hiérarchisée entre les femmes et les hommes, transformant du coup l'expérience de perte de soi en un espace de revendication féministe. De son côté, L'occupation expose un sujet à la fois en maîtrise et en perte de lui-même, aux prises avec une passion amoureuse se métamorphosant progressivement en jalousie obsessionnelle. Résistante tout en demeurant fragile, décidée à aller jusqu'au bout dans l'analyse de ses sentiments afin de découvrir une vérité universelle sur la jalousie, le « je » d'Annie Ernaux interprète doublement l'« autre » : il est premièrement habité par l'obsession en tant que telle, mais il incarne également tout lecteur susceptible de s'identifier à la narratrice. Afin d'échapper à l'emprise de la passion, l'écrivaine décrit un processus lié à l'écriture, par lequel elle se subjectivise et se réapproprie le « je » perdu, se libérant de sa situation de subordonnée pour progresser en tant que sujet féministe.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Delvaux, Martine
Mots-clés ou Sujets: Annie Ernaux / Passion simple / L'Occupation / Autobiographie / Passions dans la littérature / Féminisme et littérature / Théorie féministe
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 03 nov. 2015 16:13
Dernière modification: 12 janv. 2023 11:48
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/7418

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