Le développement des symptômes d'anxiété chez les jeunes : liens avec les relations d'amitié et les relations fraternelles

Serra Poirier, Catherine (2015). « Le développement des symptômes d'anxiété chez les jeunes : liens avec les relations d'amitié et les relations fraternelles » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

L'anxiété est l'un des problèmes de santé mentale les plus souvent rencontrés chez les jeunes. D'ailleurs, dans certaines études les taux de prévalence atteignent jusqu'à 17% des enfants et des adolescents. En plus de causer une détresse psychologique importante, l'anxiété est associée à des difficultés d'adaptation importantes à l'école, ainsi que dans les relations sociales. De plus, un degré élevé de symptômes d'anxiété durant l'enfance et l'adolescence est souvent un précurseur pour le développement de problèmes de santé mentale à l'âge adulte, d'où l'importance de comprendre les facteurs qui mènent à son développement. Le développement des symptômes d'anxiété peut être expliqué par des facteurs génétiques et environnementaux. Ces différents facteurs sont susceptibles de s'influencer mutuellement et d'agir ensemble à travers ce qu'on appelle des corrélations et des interactions gène-environnement (rGE et GxE, respectivement). En ce qui concerne l'influence potentielle de l'environnement, plusieurs études ont examiné le rôle de certains agents de socialisation tels que les parents, les amis et les membres de la fratrie sur le développement des problèmes d'adaptation. Cependant, très peu de ces études ont examiné spécifiquement la présence d'un phénomène de contagion sociale de l'anxiété basé sur les caractéristiques personnelles des amis et des membres de la fratrie et aucune ne l'a fait dans une perspective génétiquement informative. L'objectif principal du projet de recherche doctoral était donc de préciser le rôle des amis et des membres de la fratrie dans le développement des troubles anxieux chez les enfants et les adolescents en tenant compte du rôle des facteurs génétiques. Pour ce faire, une étude génétiquement informative à partir d'un échantillon de jumeaux monozygotes et dizygotes a été réalisée. Les symptômes d'anxiété des jumeaux et de leurs amis, de même que la perception de la qualité de la relation des jumeaux avec leur meilleur ami réciproque et leur cojumeau ont été mesurés à l'aide de questionnaires auto-rapportés lorsque les jumeaux étaient en 4e et 6e année du primaire, ainsi qu'en premier secondaire. Une échelle ordinale de la prédisposition génétique à l'anxiété a été créée à partir de la zygotie, ainsi que la présence ou l'absence de symptômes d'anxiété chez le cojumeau. Les résultats de la thèse ont permis de mettre en évidence la présence d'une corrélation gène-environnement qui suggère que les enfants prédisposés génétiquement à l'anxiété ont davantage tendance à s'affilier avec des amis anxieux. Ceci suggère qu'un processus de sélection (c.-à-d. une rGE active) pourrait être en place. Cependant, d'autres types de rGE (réactive ou passive) pourraient également être en œuvre. De plus, nos résultats suggèrent que le degré de symptômes d'anxiété présenté par les enfants ayant des amis anxieux est similaire à celui présenté chez ceux qui n'ont pas d'ami réciproque, mais supérieur à ceux qui ont des amis non anxieux. Ainsi, le fait d'avoir des amis anxieux semble constituer un facteur de risque au moins aussi important que le fait de ne pas avoir d'amis sur le développement des symptômes d'anxiété. Non seulement les amis anxieux ne semblent pas jouer un rôle protecteur contre le développement de symptômes anxieux, mais ils pourraient même contribuer à leur développement. Enfin, un effet de contagion de l'anxiété entre amis semble présent lorsque les aspects négatifs de la qualité de la relation sont perçus comme étant élevés. Au contraire, nos résultats suggèrent qu'un effet de contagion de l'anxiété au sein de la fratrie est présent uniquement chez les filles issues de paires de jumelles monozygotes et dizygotes de même sexe lorsque les aspects positifs de la qualité de la relation sont perçus comme étant élevés. Dans l'ensemble, les résultats de la thèse suggèrent qu'il est important de tenir compte des caractéristiques des amis et des membres de la fratrie dans le cadre des programmes de prévention et d'intervention auprès des enfants anxieux, puisqu'un phénomène de contagion émotionnel le semble présent lorsque certaines conditions sont en place. Ainsi, il serait pertinent d'inclure non seulement les parents, mais aussi les frères et sœurs dans les programmes d'intervention familiale de type cognitivo-comportementale. Enfin, enseigner des stratégies de résolution de conflits aux enfants anxieux afin d'améliorer la qualité de la relation avec leurs amis et de ce fait réduire les risques de contagion sociale de l'anxiété semble également être une bonne piste d'intervention. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : anxiété, contagion sociale, amis, fratrie, qualité de la relation, génétique.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Brendgen, Mara Rosemarie
Mots-clés ou Sujets: Angoisse chez les jeunes -- Facteurs de risque / Contagion sociale / Amitié chez les jeunes / Amis / Frères et sœurs / Génétique / Hérédité et milieu
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 21 avr. 2016 13:50
Dernière modification: 21 avr. 2016 13:50
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/8181

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