Comme si je savais où j'allais ; suivi de, Ce qui vient avec le vent

Lavarenne, Catherine (2016). « Comme si je savais où j'allais ; suivi de, Ce qui vient avec le vent » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Au cœur de ma réflexion sur l'écriture, une question : comment parvenir à s'inscrire dans l'histoire en cours sans lui imposer de conclusion? Le thème de la signature soutient ce questionnement dans les deux parties de mon mémoire, qui est constitué d'un court roman et d'un essai. Dans le roman Comme si je savais où j'allais, Constance revient à Montréal pour assister aux derniers jours de sa mère. À son arrivée, son frère l'attend pour signer les documents qui autoriseront l'arrêt de traitement. À l'hôpital, Constance fait la rencontre d'une vieille femme souffrant de la maladie d'Alzheimer, et un espace libre comme une page blanche s'ouvre pour accueillir les histoires qui ont besoin d'être racontées. Ces récits forment des points de tension, des blocages qui empêchent Constance de poser sa signature à côté de celle de son frère. Ils se dénouent peu à peu à travers un prisme de souvenirs que se réapproprient les personnages partageant la chambre de la vieille dame, et auxquels ils mêlent leur propre histoire. Si la prise de parole constitue une étape essentielle à l'atteinte d'une forme de guérison, c'est par la mise en fiction et la recréation de l'histoire de Constance qu'adviennent son acceptation du don de la vie, son affranchissement de la dette qui l'entrave, et enfin, son passage vers une liberté partagée avec l'autre. L'essai qui suit propose une analogie entre l'écriture et le rite de passage. Les trois étapes du rite qu'a identifiées Arnold Van Gennep se superposent à différents moments de l'écriture : la séparation s'opère au moment où les mots prennent naissance; la marginalisation correspond au hors-lieu de l'écriture, où, par un brouillage des frontières, sont révélés et explorés les liens qui existent entre les dichotomies; et l'agrégation confirme l'identité de l'individu au sein de la communauté quand l'auteure devient sa propre première lectrice. Cette structure tripartite trouve à son tour un écho dans l'analyse du don selon Marcel Mauss : il y a séparation au moment de donner, puis un risque est posé à l'identité par l'obligation de recevoir, et le don s'accomplit par la participation au collectif, avec le désir de transmettre plutôt que de rendre. Dans l'écriture, la séparation me permet d'accéder au fragmentaire comme à un espace de silence dont il me faut prendre soin, car il est la condition du désir d'aller vers autrui. Entrer dans l'écriture ouvre la voie à une contestation du partage entre l'écrit et l'oral, entre la raison graphique et les fonctionnements cognitifs dits primitifs, entre le savoir et la pratique. Le rite de l'écriture s'accomplit quand l'écrivaine consent à disparaître et accepte le don qu'elle se fait d'un texte devenu vivant. C'est ainsi qu'elle parvient à signer son œuvre sans pour autant la conclure; c'est ainsi qu'elle participe au motif du monde. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : rite de passage, raison graphique, oralité, liminarité, don, dette, affranchissement, fragmentaire, unité, roman, personnage

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Brassard, Denise
Mots-clés ou Sujets: Art d'écrire / Écriture / Rites d'initiation / Don et contre-don / Romans / Essais / Mémoires et thèses de création
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 05 juill. 2016 18:23
Dernière modification: 05 juill. 2016 18:23
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/8660

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