Bien-être et priorités résidentielles : l'expérience du chez-soi des ménages où vit une personne ayant des incapacités

Labbé, Delphine (2015). « Bien-être et priorités résidentielles : l'expérience du chez-soi des ménages où vit une personne ayant des incapacités » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

Le chez-soi revêt une importance particulière pour les personnes vivant avec des incapacités. Lorsqu'il répond adéquatement aux besoins, il contribue à leur bien-être physique et psychologique ainsi qu'à leur participation dans la communauté (Gibson et al., 2012; Haak, Dahlin Ivanoff, Fänge, Sixsmith, & Iwarsson, 2007). Pourtant, rares sont les chercheurs qui se sont intéressés aux liens entre l'incapacité, la maison et la santé (Heywood, 2004; Oldman & Beresford, 2000). Les quelques études sur le chez-soi de personnes ayant des incapacités portaient principalement sur les modifications domiciliaires ou les habitations collectives (p.ex. maison d'hébergement, logement supervisé) et non sur les besoins dans les logements privés. Ces études n'incluaient pas les adultes vivant avec des incapacités dans leur vie active ou négligeaient la famille (Heywood, 2004; Oldman & Beresford, 2000). Cette thèse vise à décrire l'expérience dans le chez-soi des ménages où vit une personne ayant des incapacités et examine les besoins liés à cette expérience. Elle comprend deux volets. Le premier traite des perceptions des personnes vivant avec des incapacités et celles de leurs proches sur la relation entre le chez-soi et leur bien-être. Ce volet a pour objectifs 1) de dépeindre le potentiel psycho-environnemental de la maison de façon globale en décrivant ce qui contribue ou nuit au bien-être; et 2) de détailler le potentiel psycho-environnemental d'endroits précis dans la maison. Des entrevues semi-structurées ont été conduites avec 31 personnes ayant une lésion médullaire (LM) et 31 de leurs proches. Les résultats montrent que le chez-soi soutient plusieurs dimensions du potentiel psycho-environnemental et contribue de façon importante au bien-être perçu des personnes avec une LM et à celui de leurs proches. L'importance de certaines dimensions du potentiel ressort, comme la territorialité, ou de certaines pièces de la maison, comme la chambre ou la cuisine. Le potentiel négatif du chez-soi est plus limité pour les ménages interrogés : leurs perceptions sont moins variées et moins amples. L'incapacité emble teinter différemment l'expérience du chez-soi des personnes avec une LM et celle de leur proche. Le second volet de la thèse vise à établir les priorités résidentielles liées aux besoins dans le chez-soi des personnes vivant avec des incapacités et de leurs proches. Les objectifs sont : 1) d'identifier des groupes de participants partageant les mêmes priorités et de décrire les caractéristiques de ces participants; 2) de décrire les priorités; 3) d'établir si des besoins prépondérants ou des priorités communes rallient tous les participants. Pour ce faire, un outil de mesure, s'appuyant sur la méthode-Q a été développé : le TRI des Priorités Psycho-Environnementales du Chez-soi (TRIPPEC). Le tri a été complété par 31 ménages où vit une personne ayant des incapacités. Les analyses font émerger quatre profils distincts de priorités résidentielles, c'est-à-dire quatre groupes de personnes partageant des priorités communes. Les personnes avec une LM et leurs proches se dispersent dans ces profils. Parmi les besoins résidentiels, les contacts sociaux et la sécurité sont classés prioritaires dans tous les profils. Quelques besoins, comme le plaisir, apparaissent comme propres à un profil. L'étude met en évidence la dualité des besoins uniques de chaque famille et des besoins universels à prendre en compte. Les résultats suggèrent que le chez-soi des ménages avec une personne ayant des incapacités contribue de multiples façons à leur bien-être. Le chez-soi peut aussi entraver le bien-être perçu. Les personnes ayant des incapacités déplorent ce qui limite l'accomplissement de leurs activités. Pour leur part, les proches rapportent que le chez-soi nuit parfois à l'expression de leur identité. Pour tous, les contacts sociaux sont centraux dans l'expérience du chez-soi. Un chez-soi adéquat, qui soutient le bien-être des personnes avec des incapacités, fonde leur inclusion et leur participation dans la communauté. À partir des perceptions et des priorités des ménages interrogés, des suggestions sont énoncées pour promouvoir le bien-être de l'ensemble des personnes vivant avec des incapacités et leurs proches. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Chez-soi, incapacité, famille, bien-être

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Jutras, Sylvie
Mots-clés ou Sujets: Handicapés -- Logement / Familles / Bien-être / Psychologie de l'environnement
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 07 oct. 2016 18:57
Dernière modification: 07 oct. 2016 18:57
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/8937

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