Les corrélats prosodiques et fonctionnels de la parole perçue souriante en français québécois spontané

Émond, Caroline (2014). « Les corrélats prosodiques et fonctionnels de la parole perçue souriante en français québécois spontané » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en linguistique.

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Résumé

Le sourire est une expression universelle généralement associée à la joie, au plaisir et à l'amusement. Comme expression visuelle et comportement non verbal, le sourire a fait l'objet de nombreuses études. Cependant, on en connait moins sur le sourire comme expression vocale, c'est-à-dire lorsqu'il est superposé à la parole. On sait que le sourire est audible sur une unité aussi petite que la syllabe et que les auditeurs sont en mesure de distinguer différents types de sourires. Le sexe de l'auditeur jouerait également un rôle dans la perception du sourire. La diversité des objectifs et des méthodes employées dans les différentes études n'ont pas permis jusqu'à maintenant l'identification de paramètres prosodiques propres à la parole souriante. Qui plus est, la grande majorité des études ont analysé de la parole de laboratoire, lue. L'objectif principal de cette thèse est donc d'évaluer dans quelle mesure la parole souriante est perceptible, à l'oral seulement, c'est-à-dire sans indices visuels, dans des énoncés extraits d'un corpus de conversations quotidiennes entre deux personnes en tenant compte des corrélats prosodiques permettant de l'identifier ET des fonctions discursives permettant de la catégoriser. Les objectifs spécifiques permettent : 1) d'évaluer l'impact du sexe de l'auditeur sur la perception d'énoncés où la parole et le sourire coexistent; 2) d'évaluer l'influence des indices sémanticopragmatiques et des indices prosodiques dans la perception de la parole souriante ainsi que 3) d'identifier des corrélats prosodiques permettant une description de la parole perçue souriante. Afin d'atteindre les objectifs mentionnés, la méthode utilisée comporte trois expérimentations. Des auditrices et des auditeurs ont tout d'abord participé à un premier test de perception sur la reconnaissance de la parole souriante et l'intensité du sourire perçu, le cas échéant. Les temps de réponse ont également été mesurés. Un questionnaire a ensuite été distribué à des répondants afin d'évaluer l'influence des indices sémanticopragmatiques, seuls, sur le jugement souriant des énoncés, à l'écrit, et sur la comparaison de celui-ci avec la perception, à l'oral, des énoncés du premier test de perception. Dans le but de déterminer si les énoncés perçus souriants par une forte majorité d'auditrices et d'auditeurs présentent des traits communs sur le plan sémanticopragmatique, une analyse fonctionnelle des énoncés dans leur contexte interactionnel a par la suite été effectuée. Un deuxième test de perception sur l'évaluation de quatre corrélats prosodiques (hauteur, étendue, débit et rythme) a suivi. Les corrélats prosodiques analysés ont ensuite été corrélés avec les catégories issues de l'analyse fonctionnelle. Les résultats démontrent d'abord que la parole souriante spontanée présentée hors contexte est perceptible par une majorité d'auditrices et d'auditeurs, que les auditrices mettent moins de temps que les auditeurs à se prononcer sur le caractère souriant ou non d'un énoncé et que le temps de réponse augmente à mesure que l'intensité du sourire perçu diminue. Il est également apparu que les indices prosodiques jouent un rôle prépondérant dans la perception de la parole souriante et que les indices sémanticopragmatiques ont une incidence relativement faible sur la perception d'un énoncé dans sa globalité. L'analyse fonctionnelle a fait ressortir deux types de parole souriante, soit une parole souriante affiliative sans moquerie et une parole souriante affiliative avec moquerie, qui se distinguent l'une de l'autre par leur sens littéral et figuré. Ce dernier est marqué entre autres par l'emploi de l'ironie. La hauteur et l'étendue de la voix se sont révélées être les corrélats prosodiques les plus importants dans la perception de la parole souriante spontanée. Ainsi, une voix perçue souriante est une voix perçue plus aigüe et plus mélodique qu'une voix perçue non souriante. De plus, comparativement à la parole souriante affiliative sans moquerie, la parole souriante affiliative avec moquerie est caractérisée par une voix perçue plus aigüe. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : prosodie, sourire, parole souriante, parole spontanée, interaction

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Ménard, Lucie
Mots-clés ou Sujets: Français québécois (Langue), Parole, Prosodie, Sourire, Communication orale
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de linguistique
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 04 déc. 2014 14:30
Dernière modification: 04 déc. 2014 14:30
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/6455

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