Relations entre l'estime de soi, la dépression et les multiples modalités de pratique sportive chez les adolescents québécois

Comeau, Suzanne (2015). « Relations entre l'estime de soi, la dépression et les multiples modalités de pratique sportive chez les adolescents québécois » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

Cette thèse a pour but de distinguer les pratiques sportives qui s'avèrent, d'une part, potentiellement bénéfiques en ce qui concerne la santé mentale des adolescents, plus particulièrement en regard de l'estime de soi et de la dépression, et d'autre part, celles qui peuvent comporter des risques. Les données recueillies permettront plus spécifiquement d'orienter les efforts à mettre en œuvre relativement à la prévention et au traitement de la dépression auprès de la population adolescente, qu'elle soit sportive ou sédentaire. La recension des écrits n'a permis de découvrir aucune autre étude décrivant les interactions entre le sexe et les multiples modalités de la pratique sportive, en regard à l'estime de soi et à la dépression. De ce fait, il s'agit de la première étude à documenter les symptômes dépressifs chez les adolescents québécois sportifs des deux sexes, qui plus est en documentant les multiples configurations de cette pratique, ce qui représente l'une des caractéristiques originales et singulières de cet ouvrage. L'étude est de nature corrélationnelle et le devis est transversal. Elle porte sur les relations entre la pratique sportive, l'estime de soi et la dépression, en fonction du sexe, du type de sport pratiqué (esthétique ou non), de la forme de la pratique (individuelle ou collective) et du niveau de compétition (de récréatif à international). La recherche s'est appuyée sur le modèle de l'estime de soi de Harter (1999). Conséquemment, les hypothèses ont été formulées en considérant l'influence probable des trois éléments les plus déterminants de l'estime de soi globale des adolescents : l'image corporelle, le sentiment de compétence athlétique et le soutien social. Les mesures utilisées sont : l'estime de soi globale (Rosenberg) et l'indice de symptômes dépressifs (CES-D-Fr). Toutes les données sur la pratique sportive proviennent d'un questionnaire élaboré spécifiquement pour cette recherche et elles s'appuient notamment sur les nomenclatures généralement utilisées dans le domaine sportif et celles que l'on retrouve dans le Programme National de Certification des Entraîneurs Canadiens (1989). Les participants sont des adolescents francophones québécois âgés de 12 à 18 ans, recrutés dans le cadre de l'évaluation de la Stratégie d'intervention Agir autrement (Janosz, Bélanger, Dagenais, Bowen et al., 2010), dont la majorité provient d'écoles défavorisées où l'évaluation a été appliquée au cours de l'année 2006-2007. Parmi l'échantillon total de 10 295 participants, on compte 7 598 sportifs. Les résultats démontrent que l'estime de soi n'agit qu'à titre de médiateur partiel dans la relation entre le sport et la dépression, et ce, chez les filles seulement. De surcroît, aucune relation significative ne ressort de l'ANOVA portant sur l'estime de soi et les différentes configurations de la pratique sportive. Quant à la relation entre le sport et la dépression, différents constats émergent. D'abord, une partie de la variance de la dépression n'est attribuable qu'à la pratique sportive, étant donné que la relation demeure lorsque l'estime de soi est contrôlée, bien qu'elle diminue. De manière générale, il n'y a pas de différence significative entre les sexes quant à la proportion d'athlètes qui rencontrent le seuil clinique de dépression. Ensuite, il semble vraisemblablement que le type de sport et le sexe soient des données importantes à considérer lorsque l'on dresse le portrait des symptômes dépressifs rapportés par les athlètes. Plus spécifiquement, les résultats révèlent que les athlètes de sports esthétiques masculins se montrent plus affectés par les symptômes dépressifs que les filles qui les pratiquent (24% rencontrent le seuil de dépression comparativement à 16% pour les filles). Cela n'est toutefois pas le cas chez les filles pour lesquelles aucune différence ne ressort entre les sports esthétiques et l'ensemble constitué de tous les autres types de sport (16% contre 17%). En outre, il existe une interaction significative entre le type de sport pratiqué et la forme (individuelle ou collective) : les adeptes de sports non esthétiques collectifs présentent moins de symptômes dépressifs que tous les autres, peu importe le sexe (11% rencontrent le seuil clinique de dépression comparativement à 22% pour les sports non esthétiques individuels, à 21% pour les sports esthétiques collectifs et à 16% pour les sports esthétiques individuels). Néanmoins, le fait de pratiquer un sport individuel ou collectif se reflète peu sur les symptômes dépressifs lorsque cette variable est prise isolément. Finalement, indépendamment du type de sport pratiqué et de la forme (individuelle ou collective), les athlètes de niveau national et international sont sujets à plus de symptômes dépressifs que les athlètes de niveau récréatif ou de plus faible niveau (régional et provincial) et une proportion non négligeable (25%) rencontre le seuil clinique. Inversement, les athlètes de niveau régional présentent le taux de dépression le plus faible, soit 13%. Si la pratique sportive exerce une influence sur les symptômes dépressifs, il n'est toutefois pas clair que ce soit des mécanismes psychologiques, tel que l'estime de soi globale, qui soit en cause. Bien que significative, la relation obtenue entre la pratique sportive et la dépression demeure très faible et d'autres facteurs permettraient de mieux expliquer l'ampleur du phénomène. Le présent ouvrage soulève la nécessité de documenter, pour le bénéfice des deux sexes, les problématiques liées à la santé mentale des sportifs. Elle dresse en outre la distribution de la dépression au sein des athlètes de tous les horizons. Des études supplémentaires s'avèrent nécessaire pour valider les taux obtenus et l'étiologie de cette problématique au sein de cette population particulière. En revanche, les données ainsi obtenues permettront de mieux orienter les futures recherches et d'articuler des modèles explicatifs. Les athlètes masculins qui pratiquent des sports esthétiques se distinguent des autres, notamment en ce qui concerne leurs symptômes dépressifs. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Estime de soi, dépression, adolescence, sport, activité physique, santé mentale.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Bélanger, Jean
Mots-clés ou Sujets: Estime de soi chez l'adolescent / Dépression chez l'adolescent / Québec (Province) / Sports / Adolescence / Adolescents -- Santé mentale
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 22 avr. 2016 13:53
Dernière modification: 22 avr. 2016 13:53
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/8189

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