Écrire après la passion : stratégies épistolaires, survivance du temps de l'amour et ironie vengeresse dans Folle de Nelly Arcan

Savignac, Rosemarie (2017). « Écrire après la passion : stratégies épistolaires, survivance du temps de l'amour et ironie vengeresse dans Folle de Nelly Arcan » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (2MB)

Résumé

Le présent mémoire cherche à comprendre l'articulation entre divers éléments formels dans le récit Folle de Nelly Arcan. Dans une optique féministe, nous proposons d'étudier le dispositif épistolaire, les mécanismes temporels et la tonalité ironique. Les stratégies épistolaires mises en place dans Folle sont celles de la lettre d'amour et de la lettre de suicide. La protagoniste forge dans une lettre adressée à un journaliste qui l'a quittée la figure de l'« amoureuse épistolaire » (Jensen), une amante éperdue d'amour, trahie par un homme idéalisé. Nous considérons cette figure comme le « moi posthume » (Volant) de la narratrice, c'est-à-dire l'image habilement construite qu'elle souhaite laisser dans l'esprit des survivants après son suicide. Grâce à son écriture, la narratrice réactualise (illusoirement) le temps de l'amour, jouant à sa guise avec les instances temporelles du récit. Dans une perspective narratologique féministe, nous étudions la mise en scène du contenu narratif sur l'axe temporel, organisation régie par la circularité, la répétition et la mise en abyme. La tonalité ironique se dévoile dans la réinterprétation caustique que la narratrice fait des événements passés auprès de son ancien amoureux. Elle révèle les défauts et les vices du journaliste français, mais elle ne manque pas de critiquer ironiquement son propre comportement avilissant. Cette « auto-ironie » (Joubert) est celle d'une femme vaincue d'avance : fataliste, la protagoniste pense que l'amour, le désastre, la mort, tout cela était inscrit dans les étoiles dès le début. Nous appréhendons Folle dans la perspective du « post- » : la narratrice écrit après la passion une lettre à propos d'événements qui ont déjà eu lieu et dont le dénouement, tragique, était connu dès le premier regard, alimentant ainsi un usage particulier de la forme épistolaire, un traitement original du temps romanesque ainsi qu'une ironie qui ne peut se déployer qu'une fois l'amour terminé et l'amant démythifié. Ainsi, au-delà de la dimension autofictionnelle de l'œuvre et du flamboyant personnage médiatique forgé par l'auteure, la convergence entre les trois éléments formels étudiés révèle la grande maîtrise artistique que possédait Nelly Arcan. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nelly Arcan, Folle, amour, passion, écriture épistolaire, narratologie, schéma temporel, ironie, femme amoureuse, suicide, post, après.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Saint-Martin, Lori
Mots-clés ou Sujets: Nelly Arcan / Folle / Style / Amour dans la littérature / Lettres dans la littérature / Ironie dans la littérature / Suicide dans la littérature / Espace et temps / Narration / Critique féministe
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 05 sept. 2017 08:47
Dernière modification: 05 sept. 2017 08:47
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/9860

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...